PREFACE
Jamais ouvrage ne m’a semblé plus pertinent que le « Code des Bonnes Pratiques des Navigateurs de Plaisance ».
Ce livret est non seulement une mine de renseignements administratifs et réglementaires, mais également, je dirai surtout, un rappel de quelques notions simples de sécurité bien comprise et de comportements marins.
Il a sa place à bord de tous les bateaux, il contient ce qu’un chef de bord doit impérativement connaître et il devrait être lu par tous les équipiers.
Le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des sports nautiques se devait d’encourager sa diffusion et félicite l’Union des Associations de Navigateurs et tous ceux qui ont participé à sa rédaction.
Cet ouvrage contribuera, j’en suis convaincu, à faire de la plaisance une activité sûre, exemple de convivialité et de savoir-vivre sur l’eau.
Gérard d’ABOVILLE,
Président du Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des sports nautiques
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Edition du 4 août 2008
S O M M A I R E
Préface 1
Introduction 4
Sécurité 6
A – La réglementation de sécurité 6
3 zones et 3 packs de matériel 8
3 limitations à respecter 9
Equipements obligatoires 10
Bateaux de formation ou de location, divers… 12
Embarcations légères 13
B- Equipements complémentaires recommandés 16
Commentaires sur le matériel de sécurité 19
Chapitre 1
C- Les gestes qui peuvent sauver vies ou bateaux 28
Vérifications avant l’appareillage 30
A- Vérifications quotidienne ou périodique 30
B- Prendre la météo à terre, en mer 31
Chapitre 2
C- Pouvoir se dépanner 33
Besoin d’assistance 35
A- Urgence sur votre bateau 35
B- Problème médical à bord 37
C- Comment coopérer avec les sauveteurs 37
D- Porter assistance à quelqu’un en difficulté 39
E- Signaler les dangers aux autres 39
Chapitre 3
F- Fausses alertes 40
Règles de route et de navigation 40
A- Règles de route et de barre 40
B- Vitesse maximum 43
Chapitre 4
C- Autres règles de prudence (veille, brume, nuit) 43
Utilisation de la VHF 46
A- Règles importantes et utilisation pratique 46
B- Utilisation et affectation des canaux 47
Chapitre 5
C- Particularités des VHF – ASN 48
Navigation électronique 50
A- Le GPS connaît des limites 50
B- Cartes électroniques : risques et précautions 52
Chapitre 6
C- Matériels, logiciels et cartes 53
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Chapitre 7 Respect de l’environnement 58
A- Déchets ménagers 60
B- Utilisation des WC du bord 61
C- Les Eaux « grises » 62
D- Hydrocarbures et eaux de cale 63
E- Déchets techniques 64
F- Eaux douce et électricité 64
G- Bruits, Odeurs et propreté 66
H- Animaux domestiques et sauvages 66
I- Peintures antifouling et carénage 67
J- Préservation de la faune et de la flore 68
Chapitre 8 Pêche en mer 69
Bonne conduite au port et au mouillage 73
A- Dans un mouillage 73
Chapitre 9
B- Dans un port ou une marina 74
Chapitre 10 Prévention du vol et du vandalisme 76
Chapitre 11 Obligations diverses 77
Embarcations légères 78
A- Engins de plage 78
B- Planches à voile 79
C- VNM Scooters des mers 80
D- Avirons de mer et kayaks 81
Chapitre 12
E- Voiliers légers et petits pneumatiques 84
Chapitre 13 Responsabilité du chef de bord 86
Chapitre 14 Etiquette navale 86
Annexes Check list A Vérifications avant chaque sortie 88
Check list B Vérifications périodiques Matériel de sécurité 89
Check list B « « Matériel de navigation 90
Check list B « « Equipements divers 91
Notes personnelles 92
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Amis plaisanciers,
Ce n’est pas vous qu’il faut convaincre que la mer reste un des derniers
espaces de liberté, auquel nous sommes profondément attachés, ainsi
qu’une merveilleuse école de responsabilité et de vie.
Elle nous impose d’organiser notre autonomie et de prévoir tous les aléas de
la navigation pour assurer notre sécurité en évitant de mettre en jeu celle des
autres. Elle nous offre en retour un contact irremplaçable avec la nature,
dont elle nous permet de découvrir la beauté et la fragilité.
La mer pardonne nombre d’erreurs dues à l’inexpérience ou l’imprudence.
Les accidents graves survenant à des plaisanciers restent rares, provoqués
en général par des erreurs humaines ou des défaillances de matériel, qui
auraient souvent pu être évitées.
Les plaisanciers, mis en confiance par des navigations agréables, réalisentils
que la mer peut être aussi versatile, et leurs propres défaillances parfois si
lourdes de conséquences ? Rien n’est moins sûr !
Sinon, comment expliquer les imprudences ou les manquements aux règles
élémentaires de sécurité trop souvent à l’origine d’appels aux CROSS ou
aux moyens de la S.N.S.M.?
La mer ne s’improvise pas. Aussi brève soit-elle, une sortie se prépare ; on
ne prend pas un bateau comme une automobile !
Face à ce constat, les pouvoirs publics auraient pu être tentés d’imposer des
contraintes supplémentaires. Ils ont fort heureusement réussi à l’éviter : la
nouvelle règlementation de sécurité, en vigueur depuis le 15 avril 2008,
favorise au contraire, par sa souplesse et la réflexion qu’elle exige des
plaisanciers, leur sensibilisation aux risques de la navigation. C’est en
informant et en responsabilisant les plaisanciers, comme les règlementations
européennes et françaises l’ont compris, que l’on réduira le nombre
d’accidents.
L’UNAN prônait cette orientation depuis longtemps et elle souhaite y
apporter sa contribution active avec la réalisation de cette nouvelle édition du
Code des bonnes pratiques des navigateurs de plaisance.
La mer est aussi source de détente et de contact avec la nature.
Mais nous sommes de plus en plus nombreux sur une bande littorale étroite,
et la présence de professionnels, de plaisanciers, d’amateurs de plage ou de
nature, crée des difficultés de cohabitation. La prévention des conflits
d’usage, la protection de la nature et le respect des autres font également
partie des devoirs des plaisanciers.
– 5 –
Ce Code des Bonnes Pratiques n’entend pas se substituer aux manuels de
formation, documents de navigation, almanachs ou livres de bord. Elle en
constitue plutôt le complément, même si quelques chevauchements sont
inévitables, car les frontières sont difficiles à définir. Vos suggestions seront
d’ailleurs bienvenues pour l’améliorer.
Cet opuscule est destiné à tous les plaisanciers, occasionnels ou aguerris,
du véliplanchiste au pilote de pneumatique à moteur ou au chef de bord d’un
croiseur hauturier à voile ou à moteur.
Il n’est pas une Charte pleine de bonnes intentions qui proclame les « Dix
Commandements du navigateur », mais a l’ambition d’apporter une
information concrète sur des situations usuelles. Il est conçu pour être facile
à consulter, à terre comme à bord.
Une place particulière est accordée à la sécurité, et d’abord à la prévention.
Un pilote préfère un avion bien entretenu à un parachute performant.
Le vrai marin préparera sa navigation en envisageant toutes les difficultés
susceptibles de se présenter et en préparant les réponses adaptées, pas en
en se déchargeant sa responsabilité par la seule présence d’un équipement
de détresse sophistiqué.
Nous espérons que ce livret couvrira efficacement un besoin bien réel et qu’il
sera assez attrayant pour être lu, assez utile pour se trouver en bonne place
à votre bord, pour être consulté, connu de vos équipiers et intégré dans vos
comportements.
Nous espérons surtout qu’il suscitera chez tous les plaisanciers l’envie
d’approfondir ce qui n’est ici qu’effleuré.
Nous formons enfin le voeu qu’il contribue à réduire encore le nombre et la
gravité des accidents, en faisant de la mer un plaisir partagé et des
plaisanciers de vrais « marins » de plaisance.
L’UNAN
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Chapitre 1 S E C U R I T E
Ce chapitre a pour but de présenter de façon synthétique la réglementation
de sécurité du 11 mars 2008, les obligations en matière d’armement de
sécurité et d’aider à sélectionner l’équipement le mieux adapté à chaque
type de navigation. Des informations pratiques seront données sur les
principaux risques de navigation et la mise en oeuvre des matériels de
sécurité.
Des erreurs sont possibles dans ce document, toujours se reporter
aux textes officiels qui sont plus détaillés et régulièrement mis à jour.
A LA REGLEMENTATION DE SECURITE
L’arrêté du 11 mars 2008, connu sous le nom de « Division 240 » définit
les règles de sécurité applicables aux bateaux de plaisance de plus de
2,5 m et de moins de 24 mètres pour un usage personnel.
Les règles de sécurité comprennent deux volets principaux :
1. La conception des bateaux
Elle relève depuis le 16 juin 1998 de la Directive européenne 94/25CE qui
couvre la conception et la construction des bateaux de plaisance de moins
de 24 mètres pour assurer leur bonne navigabilité aux utilisateurs.
Elle les classe en 4 catégories de conception, de A à D, selon leur capacité
à affronter les conditions de vent et de mer (voir page 9).
Les bateaux construits avant juin 1998 avaient été homologués en 6
catégories par les autorités françaises, selon leurs caractéristiques. Chaque
catégorie détermine l’éloignement maximal d’un abri. Cette limite n’a plus de
portée légale mais reste une indication importante pour le chef de bord afin
d’apprécier ce qu’il est raisonnable d’entreprendre avec son bateau.
2 Les équipements de navigation et de sécurité
La liste des équipements de sécurité et de navigation obligatoires à bord est
fixée par chaque état-membre de l’Union Européenne pour les bateaux
naviguant sous son pavillon (quelle que soient la nationalité du propriétaire et
le lieu de stationnement du bateau en Europe).
Les bateaux immatriculés sous pavillon français étaient tenus jusqu’en 2004
de disposer d’une liste de matériel, qui était devenue obsolète.
Les dispositions concernant les équipements de navigation et de
sécurité ont été profondément modifiées en 2004 puis en mars 2008.
– 7 –
De nouvelles règles, plus simples, plus souples et plus efficaces ont
été introduites. Elles font beaucoup plus largement appel
qu’auparavant à la responsabilité des chefs de bord.
Les règles sur l’armement en matériels de navigation et de sécurité en
vigueur depuis le 15 avril 2008 sont structurées autour de 4 concepts :
L’obligation de couvrir les fonctions essentielles à la sécurité
Les navigateurs de plaisance sont tenus de répondre à certaines
« fonctions » essentielles relatives à la navigation et à la sécurité :
– Respect des règles internationales (feux, marques et signaux),
– Sécurité individuelle (gilets de sauvetage, harnais de sécurité et
remontée à bord en cas de chute à la mer),
– Sécurité collective (signalisation en cas de difficulté et radeaux),
– Sécurité du bateau (assèchement, lutte contre l’incendie),
– Mouillage (ancre, ligne de mouillage, etc.),
– Navigation (savoir où l’on est et comment aller à destination),
– Météorologie, Informations nautiques et documentation,
– Sécurité médicale,
Pour couvrir ces fonctions, des moyens matériels doivent être
disponibles à bord. Selon la navigation pratiquée et les caractéristiques
du bateau, certains sont toujours obligatoires ; pour d’autres, une
certaine latitude est laissée au chef de bord dans le choix du type de
matériel, en fonction aussi des compétences de l’équipage.
Fonctions à couvrir et matériels correspondant sont présentés pages 10.
Trois zones de navigation sont définies
· Navigation à moins de 2 milles d’un abri1, dite basique,
· Navigation de 2 à 6 milles d’un abri, dite côtière,
· Navigation à plus de 6 milles d’un abri, dite hauturière.
Certains types de bateaux légers ne sont autorisés à naviguer que dans
certaines zones, en deçà d’une distance maximale de la côte ou d’un abri, ou
de jour seulement : engins de plage, planches à voile, VNM (scooters des
mers), bateaux à avirons ou pagaies. Ces limites sont précisées page 8.
1 Un abri est défini comme un lieu où un bateau peut soit accoster soit mouiller en
sécurité. Un abri pour un type de bateau ou des conditions météo données pourra
donc ne pas l’être pour un autre type de bateau ou une météo différente.
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Trois « Packs » de matériels selon la zone de navigation
Trois listes standard d’armement obligatoire en matériels de sécurité, dites
« Packs », ont été établies pour chaque type de navigation, basique, côtière
et hauturière. Ce matériel est obligatoire.
Les matériels qui doivent se trouver à bord à un moment donné sont ceux
correspondant à la navigation effectuée à cet instant.
On ne sera donc pas tenu de conserver à bord un Pack hauturier lorsqu’on
navigue à moins de 6 milles d’un abri ou de disposer d’équipements pour 8
personnes si l’équipage en comprend seulement 4. Mais en vertu du vieux
principe marin « trop fort n’a jamais manqué », il est néanmoins
recommandé de garder à bord tout le matériel dont on dispose.
Le tableau ci-dessous résume ces dispositions :
Zones de navigation
Type de flotteur
Bande
de 300 m
< 2 milles
d’un abri
2 à 6 milles
d’un abri
>6 milles
d’un abri
Engins de plage Aucun
matériel
Navigation non autorisée
Planches à voile,
moteur <4m Navigation non autorisée
Kayaks et aviron
auto videurs
Pack Basique
Pack
Côtier
Navigation non
autorisée
Annexes Aucun
matériel
Rien à < 300m de la côte, au-delà équipement
individuel de flottabilité et moyen de repérage
lumineux.
Autres bateaux Pack Basique Pack
Côtier
Pack Hauturier
Une certaine latitude est laissée dans le choix des matériels
La règlementation laisse une large initiative au chef de bord dans le choix
des équipements assurant les « fonctions de sécurité ». Pour chacune des
fonctions mentionnées, et dans la limite des obligations spécifiées, il peut
déterminer le matériel qu’il juge le mieux adapté à son bateau, à la
navigation qu’il pratique et au nombre de personnes effectivement
embarquées.
Exemple : Pour la fonction « Mouillage », les règles n’imposent plus les poids des
ancres ou les diamètres des lignes de mouillage, qui étaient fixés avant 2005.
Propriétaires ou chefs de bord ont dorénavant la liberté mais aussi la
responsabilité du choix d’un matériel adapté au bateau et aux conditions de
navigation. Ce choix pourra être basé sur l’expérience, les caractéristiques des
matériels disponibles, les préconisations des fabricants ou les résultats d’essais
en mer publiés dans les magazines spécialisés.
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Cette approche de la sécurité, basée sur la responsabilité des navigateurs,
constitue le fondement des règles européennes, dans lesquelles s’inscrivent
les nouvelles règles françaises.
Des dispositions similaires s’appliquent depuis longtemps au Royaume-Uni
et en Europe du Nord, sans que l’on y constate une fréquence d’accidents
supérieure à celle observée en France.
En pratique : trois limitations sont à connaître et à respecter
1. La première limite est géographique et/ou météorologique.
Elle définit des conditions de navigation : état du vent et de la mer ou
éloignement d’un abri. Elle est liée à la conception et à la
construction du bateau.
· Les bateaux mis sur le marché depuis juin 1998, sont certifiés « CE »
selon une catégorie de conception européenne (A, B, C ou D), qui fixe
les conditions de vent et de mer maximales qu’il peuvent affronter.
Catégorie de conception
Bateaux conçus pour naviguer
Force maximale
du vent (Beaufort)
Hauteur max.
des vagues
A – En haute mer > 8 > 4 mètres
B – Au large ≤ 8 ≤ 4 mètres
C – A proximité des côtes ≤ 6 ≤ 2 mètres
D – En eaux abritées ≤ 4 ≤ 0,5 mètre
Cela impose donc aux chefs de bord de s’informer régulièrement des
conditions météorologiques susceptibles d’être rencontrées au cours d’une
navigation et de faire tout leur possible pour rester dans la limite.
· Les bateaux immatriculés avant juin 1998 ont été homologués dans une
des 6 anciennes catégories de navigation selon leur aptitude à
s’éloigner d’un abri. Ces catégories doivent guider le chef de
bord dans le choix des navigations entreprises. Elles figurent sur la
plaque fixée au bateau.
· Certains bateaux légers ne peuvent jamais naviguer de nuit ou au-delà
d’une certaine distance de la côte ou d’un abri ( page 8).
2. La seconde limite précise le nombre maximal de personnes pouvant
embarquer. Cette donnée, fixée par la certification ou l’homologation
du bateau, figure sur la plaque du constructeur.
3. La troisième limite dépend du matériel de sécurité et de navigation
présent à bord, qui doit être conforme à la navigation pratiquée,
basique, côtière ou hauturière (voir § 3 pages 10 et 11).
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3. Equipements obligatoires depuis le 15 avril 2006
Composition des Packs de sécurité
Basique Côtier Hauturier
Sécurité individuelle
Moyen de remonter à bord X X X
1 équipement individuel de flottabilité Note 1 X X X
1 harnais par personne (voiliers) X
1 harnais par bateau (non voiliers) X
Bouée couronne + feu automatique Note 2 X X
Sécurité collective
1 moyen de repérage lumineux Note 3 X X X
1 miroir de signalisation X X
1 corne de brume ou sifflet X X
3 feux rouges automatiques à main X X
3 fusées parachute et 2 fumigènes flottants
(dispense si équipé d’une VHF ASN couplée au GPS) X
1 dispositif pour couper l’allumage ou les gaz en
cas d’éjection (HB > 6cv ou VNM)
X X X
1 radeau de survie EN/ ISO 9650 X
Sécurité du bateau
1 dispositif d’assèchement fixe ou mobile (navires
habitables ou non auto-videurs)
NB Bateaux sur le marché depuis 1998 : respecter les
préconisations du constructeur
X X X
1 dispositif de lutte contre l’incendie Note 4 X X X
Mouillage – remorquage
Ligne de mouillage ou ancre flottante
(si capacité d’embarquement > 4 pers. )
X X X
1 Dispositif de remorquage : amarrage et ligne
(sauf planches à voile)
X X X
Navigation et documents
Pavillon national pour les bateaux francisés X X X
Matériel permettant de faire le point, de tracer et
de suivre une route X
Un compas magnétique X X
Cartes marines ou extraits, à jour, papier ou
électroniques X X
Document décrivant le balisage (éventuellement
plaquette autocollante) X X
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Règlement pour prévenir les abordages (ou
résumé textuel ou graphique auto-collant) X X
Dispositif permettant de recevoir météo marine X
Livre des feux et Annuaire des marées (sauf en
Méditerranée) ou équivalent, pouvant être
regroupés en un document annuel unique
X
Journal de bord X
Sécurité médicale
Boite de secours (composition minimale voir page
23 et complément laissé à l’initiative du skipper) X
Règlement International
Boule de mouillage et cône de marche au moteur 30 cm
X X X
Note 1 : Équipement individuel : gilets de flottabilité de 50N, 100 N, ou 150 N, au
choix du chef de bord, marqués « Barre à Roue », CE ou MM.
Les combinaisons néoprène sont acceptées si elles sont portées en permanence.
– Jusqu’à 2 milles, protection du torse et de l’abdomen.
– Jusqu’à 6 milles, flottabilité 50N et couleur vive sur cou et épaules.
– Au-delà de 6 milles, combinaisons d’immersion conformes Division 311.
Note 2 : Le « Dispositif de repérage et d’assistance d’une personne tombée à l’eau »
peut être une bouée couronne et un feu automatique, ou équivalent, d’une flottabilité
d’au moins 142 N. La bouée porte le nom ou l’immatriculation du bateau, et est reliée
à un feu automatique visible à plus de 1/2 mille. Sont dispensés de ce matériel : les
embarcations de capacité inférieure à 5 adultes, les pneumatiques et les bateaux où
chaque équipier porte sur lui un moyen de repérage lumineux (cf. note 3 ci-dessous).
Note 3 : Moyen de repérage lumineux collectif ou individuel flottant, fonctionnant au
moins une heure sous un mètre d’eau et visible sur tout l’horizon à 1/2 mille (lampe
torche, feu à éclat, perche IOR. Ces lampes peuvent être soit collectives soit
individuelles et, dans ce cas, portées par chaque équipier)
Note 4 : Dispositifs de lutte contre l’incendie :
a) les bateaux mis sur la marché depuis juin 1998 sont tenus d’être équipés
des dispositifs mentionnés sur le « Manuel du propriétaire ».
b) Les bateaux < 18 mètres immatriculés avant juin 1998 doivent être équipés :
– soit du matériel prévu par la réglementation à leur mise en service initiale,
– soit d’un ou plusieurs extincteurs satisfaisant aux exigences suivantes :
– 1 extincteur 34 B à moins de 5 mètres du milieu de chaque couchette,
– 1 extincteur 34 B pour chaque compartiment moteur < 120 kW,
– 1 extincteur 68B ou (34B + couverture anti-fe) pour cuisinière,
– s’il y a un circuit électrique 220 V, un des extincteurs est diélectrique.
Le matériel est marqué « Barre à roue », EN ou EN/ISO.
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5 Quelques points de réglementation spécifiques
1. Bateaux utilisés pour la formation ou destinés à la location
Bateaux loués, appartenant à une association ou bateaux pour la formation :
ils sont soumis à une vérification spéciale annuelle. Elle est effectuée sous la
responsabilité du propriétaire ou de l’armateur, avec établissement d’un
rapport de visite qui doit être mis à la disposition des utilisateurs à
l’embarquement et se trouver à bord..
Bateaux de plus de 10 mètres proposés à la location : qu’il soient offerts à la
location par un professionnel ou par un particulier, ils doivent être équipés
d’un moyen de positionnement électronique (GPS ou Loran), d’un sondeur
électronique, d’un plan affichant la localisation du matériel de sécurité et d’un
document regroupant les instructions de mise en oeuvre des matériels
d’assèchement et de lutte contre l’incendie.
2. Navires traditionnels, NUC à usage professionnel, navires
exclusivement conçus pour la compétition, manifestations nautiques
Les navires de conception ancienne bénéficient de dispositions particulières
qui figurent dans la Division 244.
Les Navires de plaisance « d’Utilisation Collective », exerçant donc une
activité professionnelle, sont régis par les dispositions de la Division 241.
Les navires conçus exclusivement pour la compétition relèvent de la
Division 243.
Les navires participant à des manifestations nautiques doivent respecter
aussi les dispositions particulières de la Division 245.
Ces textes très spécifiques ne seront pas abordés dans ce livret.
3. Annexes
Rappelons qu’une annexe est une embarcation (de toute taille en fonction du
navire porteur), qui n’a pas d’immatriculation propre et porte les marques
extérieures d’identité du navire porteur (« xxx Annexe ou xxx Axe »). Une
annexe n’est donc pas autorisée à pêcher.
Les annexes bénéficient depuis avril 2008 d’un régime spécifique : jusqu’à
300 mètres d’un abri, elles sont autorisées à naviguer sans aucun matériel
de sécurité ; leur navire porteur est considéré comme un abri. Au delà de
300 mètres de ces abris, les annexes sont tenues d’embarquer un gilet de
sauvetage par personne à bord et un moyen de repérage lumineux.
Les chefs de bord ne doivent cependant pas oublier que si une annexe
pneumatique de taille suffisante et non surchargée présente un bon niveau
de sécurité, les annexes rigides peuvent être dangereuses. De nombreux
accidents sont à déplorer. Les règles en matière de chargement doivent
donc être intégralement respectées.
– 13 –
Il est indispensable que les enfants ou les mauvais nageurs portent un gilet
de sauvetage en annexe, même par beau temps.
Par vent ou mer agités, ou la nuit, il est conseillé d’embarquer un matériel de
sécurité complémentaire (gilets pour tous, torche, voire VHF portable).
Les annexes considérées comme engins de plage (moins de 2,50 m et
moteur de moins de 4 CV ou moins de 4m à l’aviron) ne peuvent ni s’éloigner
de plus de 300 m de la côte ni naviguer de nuit.
4. Embarcations légères
D’autres recommandations générales relatives aux embarcations
légères figurent au Chapitre 12 pages 78 et suivantes.
4.1 Engins de plage
Ce sont, pour simplifier la définition officielle :
– Toutes les embarcations de moins de 2,50 m et, si elles sont
motorisées, de moins de 3 kW de puissance,
– Les bateaux mus seulement par l’énergie humaine de moins de 4
mètres.
Les engins de plage ne sont jamais autorisés à s’éloigner de plus de 300
mètres de la côte.
Ils ne peuvent en aucun cas naviguer de nuit.
Aucun matériel de sécurité n’est obligatoire (mais un gilet est vivement
conseillé, notamment pour les enfants ou les mauvais nageurs).
4.2 Planches à voile classiques ou aérotractées
Elles ne sont autorisées à naviguer qu’à moins de 2 milles d’un abri, et de
jour exclusivement.
Jusqu’à 300 m de la côte, aucun matériel de sécurité n’est obligatoire
(néanmoins, gilet de sauvetage ou combinaison sont très recommandés,
surtout si le vent pousse au large).
Au delà, le pilote doit porter :
· Un gilet de sauvetage de 50N au moins, et/ou une combinaison à
flottabilité positive protégeant torse et abdomen
· Un moyen de repérage lumineux, feu à éclats en brassard ou
torche étanche, obligatoire même de jour à plus de 300m.
4.3 Véhicules nautiques à moteur (scooters des mers)
Il s’agit des bateaux de longueur inférieure à 4 mètres propulsés par
moteur entraînant une turbine et conçus pour être manoeuvrés en position
assise, debout ou agenouillée sur la coque.
Ils ne peuvent s’éloigner à plus de 2 milles d’un abri ni naviguer de nuit.
Leur vitesse est limitée, comme pour toute embarcation, à 5 noeuds dans
la bande des 300 mètres et dans les chenaux d’accès à certains ports.
– 14 –
Ils doivent être équipés du pack de sécurité « basique », à l’exception de
l’extincteur, qui n’est pas obligatoire.
En dehors des compétitions officielles, il est interdit de naviguer avec un
VNM ayant subi des modifications. L’engin doit rester conforme à
l’homologation d’origine, notamment en matière de puissance,
d’échappement et de bruit.
Le permis, obligatoire, doit être exigé par les loueurs.
Les VNM sont rapides et évolutifs ; leur cohabitation avec d’autres types
de bateaux pose des problèmes de sécurité. Ils devront être attentifs :
· A porter un gilet de sauvetage de couleur vive,
· A respecter les chenaux prévus pour quitter ou rejoindre le rivage,
· A respecter la priorité des voiliers et bateaux à l’aviron,
· A respecter les règles de barre (priorités) que les VNM sont tenus
d’appliquer comme tout navire ou embarcation, et qui font obligation de
tout mettre en oeuvre pour éviter les collisions, même si l’autre bateau
aurait du manoeuvrer.
4.4 Embarcations mues par l’énergie humaine
Elles sont propulsées par soit par des avirons, soit par des pagaies ; il
s’agit alors de yoles de mer ou de kayaks.
Elles se distinguent des engins de plage par leurs dimensions.
Kayaks et embarcations d’aviron de mer
Leur longueur est supérieure à 4 mètres ; en dessous, ils sont
considérés comme engins de plage.
Les kayaks de mer de plus de 4 mètres sont homologués dans une
catégorie européenne de conception, C ou D.
Les kayaks et avirons de mer doivent être immatriculés mais sont
dispensés du port des marques extérieures d’identité.
Les avirons de mer auto-videurs et les kayaks munis d’une jupe sont
dispensés d’embarquer un moyen d’assèchement, comme le sont les siton-
top ; ils peuvent alors naviguer jusqu’à 6 milles d’un abri.
Les autres kayaks et yoles de mer, non auto videurs, ne peuvent
s’éloigner de plus de 2 milles d’un abri.
Le pack de matériel de sécurité correspondant à l’éloignement effectif est
obligatoire à bord.
Les pagaies ou avirons de secours ne sont plus obligatoires.
Par contre un rolling ou paddle-float permettant à une personne tombée
à l’eau de remonter à bord est nécessaire à bord des kayaks (non
mentionné dans la Division 240).
– 15 –
Pour les randonnées, la FPKM, Fédération de la Plaisance en Kayak de
Mer, recommande, selon sa pratique de navigation, de compléter par :
• Une VHF portable étanche ou en pochette étanche, des petites fusées
avec lance-fusées, des bandes réfléchissantes sur le bateau et le gilet,
• Un tube de fluorescéine pour faciliter le repérage et une écope à main,
• La navigation de conserve de plusieurs kayak, qui apporte plus de
sécurité, en particulier au-delà de 2 milles,
• La prévision météo, qui doit être obtenue avant le départ, le programme
de navigation connu d’une personne à terre au moins, facile à joindre en
cas de problèmes.
La FPKM sur son site www.pagayeursmarins.org présente une information
complète sur la navigation en kayak de mer et les précautions à prendre,
ainsi que sur les règles à respecter pour « un bon usage des espaces
naturels marins par les kayakistes.
Des recommandations plus générales pour les utilisateurs de kayaks de
mer figurent aux pages 81 à 84.
4.5 Ski nautique
Les règles générales doivent être observées.
La présence de deux personnes est obligatoire, le pilote qui doit détenir un
permis bateau et une personne pour surveiller les skieurs.
Le ski dans la bande des 300 mètres est interdit du fait de la limitation de
vitesse à 5 noeuds.
Les mêmes recommandations que celles faites aux scooters de mer quant
à leur pollution sonore sont valables pour la pratique du ski nautique, qui
devrait se faire assez loin de la côte pour ne pas gêner (un demi mille au
moins).
– 16 –
B. Equipements complémentaires recommandés
Les propriétaires ou chefs de bord disposent d’une large initiative pour
sélectionner, dans chacune des fonctions à couvrir, les matériels qu’ils jugent
les plus aptes à répondre à leurs exigences de sécurité, selon les
caractéristiques de leurs bateaux et des navigations effectuées.
En contrepartie de cette liberté de choix, ils sont investis d’une
responsabilité importante : celle d’organiser leur propre sécurité.
Ils doivent donc envisager les principaux incidents ou accidents
possibles en mer et les moyens de les éviter, puis d’y faire face.
1. Les incidents ou accidents les plus fréquents
Les accidents graves proviennent souvent de l’accumulation de
problèmes qui, isolément, resteraient mineurs…
La pratique de la navigation de plaisance dans des conditions
« responsables » n’est pas une activité particulièrement dangereuse.
Pourtant, chaque année les CROSS de Métropole enregistrent environ
3.300 « dossiers » de recherche ou d’assistance à la plaisance et les
Sauveteurs en Mer (SNSM) effectuent environ 2.600 interventions en sa
faveur. Même si ce nombre d’opérations d’assistance est faible par rapport à
ce qui est enregistré en montagne (55.000 par an), il pourrait être
sensiblement réduit.
De trop nombreux incidents de navigation résultent en effet
d’imprudences, d’un manque de préparation ou d’un manque
d’entretien du matériel.
La connaissance des causes des appels aux CROSS et des interventions
des sauveteurs devrait inciter les navigateurs à mieux identifier les sources
de difficultés et à mieux préparer leur bateau.
La conjonction d’un incident banal, tel qu’une batterie déchargée, un moteur
qui refuse de démarrer, une avarie de gréement…, et d’un facteur
aggravant, gros temps ou autre aléa, peut entraîner des problèmes plus
sérieux et un accident grave.
La meilleure prévention des dangers consiste donc :
• à anticiper les évènements possibles en navigation
• à éviter les avaries mineures ou petits problèmes que l’équipage
devrait pouvoir résoudre sans faire appel à une assistance extérieure.
– 17 –
10 situations expliquent 98 % des appels à l’aide…
Les statistiques du Ministère des Transports sont claires et stables.
Les incidents répertoriés chaque année par les 5 CROSS métropolitains,
sont dus à l’origine aux évènements suivants :
Avaries 51 % (bateaux à voile 16%, moteur 35%)
Echouement 14 % (voile 8% et moteur 6%)
Divers 14 % accidents médicaux pour l’essentiel
Immobilisation 4 % dans des engins de pêche
Panne de carburant 4% dont une vingtaine de voiliers !
Difficultés de navigation 4%
Chavirement 3 % dont 40 % de bateaux à moteur
Voie d’eau 3 %
Démâtage 1 %
Homme à la mer 1 % peu fréquent mais souvent dramatique
98 %
L’analyse des circonstances montre que l’essentiel de ces accidents
ou des demandes d’assistance pourraient être évités. (Voir p 33 et 34)
C’est en se basant sur ces constats qu’ont été établies les recommandations
des pages suivantes pour vous aider à améliorer votre sécurité.
Tout marin, qu’il se cantonne aux abords de son port d’attache ou qu’il
pratique la navigation hauturière, doit être en mesure de faire face aux
nombreux aléas de la mer.
Les matériels obligatoires constituent des minima.
Il appartient à chaque propriétaire ou chef de bord d’apprécier
s’il convient de prévoir des équipements plus nombreux ou
plus performants, par simple souci de sécurité ou dans les
situations plus exigeantes, telles que navigation hivernale, par
temps incertain, zones difficiles ou éloignées des secours,…
Sans oublier que le matériel le plus perfectionné ne peut
remplacer l’expérience, l’entraînement et la prudence.
Les chefs de bord soucieux de renforcer leur sécurité dans les navigations
courantes n’hésiteront pas :
– à compléter l’armement obligatoire de leur bateau,
– à se préparer, mentalement et matériellement, à toutes les éventualités,
– à annuler une navigation si les conditions ne correspondent pas aux
possibilités du bateau et aux compétences de l’équipage.
– 18 –
2. Les compléments d’armement préconisés par l’UNAN
R : Recommandé
Fonction Matériel conseillé Côtier Hauturier
Sécurité
individuelle :
Récupérer un
homme à la mer
– Lignes d’accrochage pour les harnais
– Bateaux à moteur : 2ème harnais
– Ligne de secours avec harnais flottant
(« rescue line »)
– Perche IOR ou équivalent
– Fonction MOB sur GPS fixe ou portable
– Dispositifs d’alerte et de repérage
électronique.
R R
– Annexe à gonflement rapide R /
– Grab pack adapté pour radeau Sécurité collective de survie R R
– Récepteur AIS (automatic identification
system) / R
– Feux à main rouges plus nombreux R R
– VHF/ASN fixe (et VHF portable étanche) R R
Signalisation – Balise de détresse 406 KHz avec GPS / R
Projecteur portable étanche, flash-light,
lampes frontales étanches, bâtons
cyalume, feux à main supplémentaires
R R
– Seaux robustes 1 2
Assèchement
– Pompe(s) manuelle(s) fixe(s) 1 2
Incendie – Détecteur de vapeurs explosives R R
Mouillage – 2ème mouillage, ancres modernes, chaîne R R
Remorquage – Taquets et chaumards très robustes et
une forte aussière flottante R R
Dépannage Pouvoir remédier aux incidents courants
(voir pages 33 et 34) R R
– Trousse de secours et matériel médical R R
Matériel médical – Manuel médical / R
– Couverture de survie R R
Navigation
Compas de relèvement, jumelles, GPS
(Pouvoir regagner un abri par ses propres
moyens quelle que soit la visibilité ou malgré
une panne électrique)
R
Dispositifs
de
secours
Météo – Baromètre R R
Armement de
gros temps
Voiles permettant de remonter au vent à la
voile par fort vent et mer formée R R
– 19 –
3. Observations et commentaires sur l’armement de sécurité
A.I.S.
Le « Système d’Identification Automatique » est maintenant largement
répandu sur les bateaux de plaisance. Dans sa version récepteur, il consiste
en un petit boîtier décodant 2 canaux VHF spécifiques sur lesquels les
navires de commerce et de pêche transmettent leur identification, leurs
caractéristiques, leur cap et leur vitesse. Ces données s’affichent soit sur un
petit écran séparé soit directement sur l’écran des cartes électroniques.
L’AIS est léger, consomme très peu et est d’un prix raisonnable. Il est très
efficace et bien adapté aux bateaux à partir de 8 ou 9 mètres.
Ce dispositif représente une grande sécurité. Il vous aide à détecter les
grands navires et à manoeuvrer pour éviter les collisions. Il est recommandé
de s’en équiper si on navigue dans des zones de trafic commercial.
Il existe maintenant des versions « émetteur » de l’AIS qui ne présentent pas
d’avantages supplémentaires décisifs.
Alerte et repérage
Il peut être vital en mer de faire savoir que l’on éprouve des difficultés, et si
possible avant que la situation ne devienne critique.
La VHF, et mieux encore la VHF/ASN, constitue le moyen le plus efficace, le
plus simple et le mieux adapté à l’utilisation de 95 % des bateaux de
plaisance (voir chapitre « Utilisation de la VHF » page 46).
Aucun des autres moyens permettant de signaler une situation allant d’un
besoin d’aide non urgente à une détresse ne peut être négligé. Tous ont
leur place à bord, selon le type de navigation effectuée.
Du plus simple au plus élaboré, citons notamment :
· Les feux à éclats blancs ou lampes torches étanches, maintenant
obligatoires sur tous les flotteurs, dont on ne saurait trop
recommander d’en avoir un par personne à bord,
· Les bâtons de cyalume, de faible intensité mais bien visibles par les
lunettes de vision nocturne dont sont équipés les bateaux et
hélicoptères de sauvetage, ainsi que les lampes automatiques fixées
aux gilets de sauvetage.
· Miroir de signalisation (obligatoire au-delà de 2 milles),
· VHF portable étanche (à piles alcalines) dans le pack de survie,
· Les engins pyrotechniques, notamment les feux à main rouges
obligatoires au-delà de 2 milles,
· Les balises 406 MHz munies d’un GPS incorporé, qui permettent de
localiser et d’identifier très rapidement un bateau en détresse.
· Les moyens particuliers adaptés aux grandes traversées, BLU ou
téléphones satellitaires.
– 20 –
Annexe gonflable
Les annexes gonflables ou rigides conformes à la norme EN – ISO 14946 ou
marquée CE sont d’excellents engins de sécurité pour la navigation côtière.
Une simple annexe maintenue couchée sur le pont, et même en partie
dégonflée mais avec le gonfleur à poste, peut, en l’absence de radeau de
survie, constituer un excellent moyen de faire face à une voie d’eau
importante ou à un incendie.
Compas
Un compas magnétique est obligatoire au-delà de 2 milles, le matériel
permettant de faire le point, de tracer et de suivre une route au-delà de 6
milles.
Couverture anti-feu
En complément des extincteurs, une couverture anti-feu, utilisée très tôt,
peut permettre de maîtriser un début d’incendie. Elle est recommandée et
imposée par certains manuels du propriétaire dans le cadre de
l’homologation européenne CE ; les matériels qui y sont mentionnés doivent
alors obligatoirement se trouver à bord.
Dépannage et outillage (Recommandé)
50 % des demandes d’aide sont dues à des avaries, à la voile comme au
moteur. Il convient de disposer à bord de l’outillage, du matériel et de la
documentation permettant de remédier aux incidents courants, qui seront
d’autant plus nombreux que les équipements sont complexes et l’entretien
approximatif.
Les accidents graves proviennent souvent de l’accumulation d’incidents
mineurs, dont aucun n’aurait par lui-même de conséquences notables. Il est
donc important de pouvoir réparer, au moins provisoirement, les organes
vitaux du bateau.
Les moyens de dépannage reposent :
· D’abord sur les compétences de l’équipage et sa connaissance des
équipements et installations du bord (notamment en matière de
mécanique et d’électricité),
· Mais aussi sur la présence à bord d’outils, des notices techniques des
matériels et de quelques pièces de rechange.
Le matériel embarqué sera adapté aux conditions de la navigation et aux
risques générés par la défaillance d’un équipement.
– 21 –
La plupart des incidents seraient évités en suivant les conseils
suivants :
– Tenir propre le circuit d’alimentation en gazole d’un moteur Diesel,
pouvoir le décanter et purger si nécessaire. Un entraînement préalable
au port, si possible avec un mécanicien, est vivement conseillé.
La première purge en mer, par temps agité et sans essai préalable,
laissera des souvenirs impérissables.
– Changer la turbine de la pompe de refroidissement et les courroies
(manuel du moteur à bord et pratique des opérations au port).
– Suivre l’énergie du parc de batteries et gérer la charge.
– Effectuer le dépannage élémentaire des circuits électriques alimentant
les fonctions vitales (éclairage du compas, pompe de cale électrique)
et les appareils de navigation.
– Disposer de rechanges (ampoules, piles, fusibles.) pour les matériels
de sécurité (feux de navigation, feux à retournement, VHF portables à
batterie, GPS portables. Les piles seront toujours « alcalines » : elles fuient
rarement et ont une durée de stockage de 3 à 5 ans, au bout de laquelle elles
conservent de bonnes performances. Vérifier leur date de péremption).
– Disposer de rechange pour le gréement courant et dormant (manilles,
poulies, cordages, etc.) et d’une cisaille à haubans en cas de démâtage.
– Disposer et pouvoir gréer des voiles de gros temps (tourmentin en
priorité) pour pouvoir remonter au vent et regagner un abri dans toutes les
conditions susceptibles d’être rencontrées, le cas échant sans le moteur.
(Voir analyse des causes des accidents les plus fréquents pages 33 et 34)
Détecteur de vapeurs explosives (Recommandé)
Les risques d’explosion sont dus en premier lieu à l’essence (moteur
principal ou hors-bord) puis aux réchauds ou cuisinières au gaz ou au
pétrole. Un détecteur de vapeurs explosives permettra d’éviter ce type
d’accident, qui n’est pas exceptionnel et malheureusement souvent
catastrophique.
Dispositif de remontée à bord d’un homme à la mer (toujours
obligatoire, y compris en navigation côtière, pour les voiliers comme
pour les bateaux à moteur)
Il est difficile de remonter à bord une personne tombée à la mer du fait de
son poids avec des vêtements mouillés, de son épuisement, et de la hauteur
des francs-bords. Il est donc indispensable de prévoir à l’avance un dispositif
efficace de remontée à bord d’un homme à la mer.
La jupe de tableau arrière et l’échelle de bain constituent généralement le
moyen le plus simple, sous réserve d’éviter les blessures par l’hélice en cas
d’approche par l’arrière.
– 22 –
D’autres systèmes peuvent être envisagés : filet dédié et réalisé à l’avance
pour être utilisé avec une drisse même si « l’homme à la mer » est
inconscient.
Extincteurs (Obligatoires pour bateaux habitables ou à moteur fixe)
Les extincteurs à poudre sont les plus polyvalents et les mieux adaptés aux
bateaux de plaisance. Ils conviennent à bord sur presque tous types de feux,
hydrocarbures, gaz et matières sèches. Ils ne présentent pas de risques
électriques sur les tensions utilisées (12/24 V ou 220 V). Mais la poudre est
corrosive et très difficile à éliminer après extinction.
Les extincteurs à mousse, bien que non homologués, constituent un
complément bien adapté à un début d’incendie sur feux de solides et de
liquides, fréquents à bord. Ils ne sont pas corrosifs.
Les extincteurs doivent être conformes à la norme EN 3, ou EN/ISO 9094,
marqués CE ou munis du sigle « Barre à roue ». Leur durée de vie et la
périodicité des contrôles sont fixées par le fabricant et indiquées sur le corps
de l’extincteur.
On recherchera les extincteurs dont la limite d’utilisation SANS VISITE est la
plus éloignée, généralement 5 ans (Pour un extincteur acheté l’année N,
vérifier la mention « En l’absence de révision annuelle, ce matériel peut
être utilisé jusqu’au 31.12. de l’année N+5 », imprimée sur le corps de
l’appareil). Le prix d’achat d’un extincteur à poudre est généralement
comparable au coût de 2 visites de contrôle, ce qui incite, après la date de fin
de la période sans visite obligatoire, à les remplacer plutôt qu’à les faire
contrôler.
Gilets de sauvetage (Obligatoire)
Ils doivent être conformes aux normes EN 393, 395 ou 396 et d’une
flottabilité minimale de 50 N. Les modèles de flottabilité 100N sont
recommandés pour la navigation côtière, ceux à flottabilité 150N pour la
navigation hauturière.
Le choix de la flottabilité et du type de gilet (classique en mousse ou à
gonflement automatique, hydrostatique ou par pastille de sel) est laissé à
l’appréciation du chef de bord
Une sangle inguinale est vivement recommandée et indispensable pour les
enfants.
Chaque personne présente à bord devra pouvoir s’équiper d’une brassière
de taille adaptée, en particulier pour les enfants.
Les gilets à gonflement automatique devront être vérifiés régulièrement, par
l’utilisateur ou, mieux, par une station agréée.
– 23 –
GPS et sa fonction MOB (Man Over Board, Homme à la mer)
Il s’agit d’une fonction disponible sur la plupart des GPS fixes permettant, en
appuyant sur la touche MOB installée sur le GPS lui-même ou déportée près
du poste de barre, d’enregistrer un point géographique (lieu de chute d’un
homme à la mer par exemple). On peut ainsi s’en rapprocher en suivant
l’azimut et la distance indiqués par le GPS.
La connaissance permanente d’une position fiable est essentielle à la
sécurité. Le GPS y apporte une contribution telle, par sa fiabilité, sa précision
et son coût modique, que tout plaisancier devrait en avoir un à bord, au
moins portable.
Mais, aussi performant soit-il, le GPS connaît des limites : le système peut
tomber en panne, le plus souvent par défaut d’alimentation électrique ou
manque d’étanchéité. On veillera donc à disposer de moyens de navigation
alternatifs, traditionnels, ou d’un GPS portable de secours, de préférence
étanche et équipé de piles (neuves). On prendra soin d’enregistrer
régulièrement sa position et l’heure à laquelle elle a été relevée pour pouvoir
s’y référer en cas de besoin. (Voir aussi Navigation électronique, page 50).
Harnais de sécurité (Obligatoire au-delà de 6 milles d’un abri)
Ils doivent être conformes à la norme EN 1095.
Une sangle inguinale est recommandée, son absence pouvant entraîner la
perte du harnais.
Les harnais intégrés à un gilet de sauvetage ou à un vêtement sont autorisés
s’ils répondent aux exigences de la norme EN 1095.
Il est recommandé que des points de fixation robustes soient identifiés et
des « lignes de vie » installées sur le pont et dans le cockpit.
Matériel médical (Obligatoire en navigation côtière et hauturière)
Les trousses médicales sont obligatoires à bord au-delà de 6 milles mais
toujours recommandées à bord lorsqu’on dispose d’un rangement sec.
Quelques articles de première nécessité obligatoires sont :
– 1 paquet de 5 compresses de gaze stériles, de taille moyenne,
– Chlorhexidine en solution aqueuse unidose 0,05 %,
– 1 coussin hémostatique,
– 1 rouleau de 4m de bande de crêpe et un de bande auto-adhésive de 10 cm
de large chacun,
– 1 boîte de pansements adhésifs en 3 tailles,
– 4 paires de gants d’examen non stériles en taille M et L.
Tout complément de trousse est laissé à l’initiative du chef de bord, ou de
son médecin, en fonction des risques médicaux qu’ils peuvent être amenés à
identifier lors de la préparation de la navigation.
– 24 –
On prévoira les traitements en cours.
Ne pas oublier les anti-mal de mer, cause rarement avouée mais bien réelle
d’accidents par altération du comportement.
En cas de difficulté médicale à bord, il est vivement conseillé de
contacter par VHF par l’intermédiaire des CROSS, le Centre de
Consultation Médicale Maritime (CCMM) basé à l’hôpital de Purpan à
Toulouse. (Plus de détails page 37)
Le CCMM a pour mission d’assister les navigateurs français en cas
d’urgence médicale, où qu’ils soient dans le monde.
Mouillage :
Premier mouillage (Obligatoire seulement pour les bateaux pouvant
embarquer 5 personnes ou plus mais très recommandé pour tous)
Il sera constitué d’une ancre, de chaîne et de textile, d’un poids, d’une taille
et d’une longueur adaptés au déplacement, au fardage du bateau, et à la
zone de navigation (prendre en compte l’amplitude du marnage).
Les ancres récentes ont fait ces dernières années des progrès considérables
en matière de tenue à taille identique, si la longueur de la ligne est
importante : on conseille au moins 3 fois le fond pour des ancres classiques.
Les meilleures ancres modernes auront des performances très supérieures
si la longueur du mouillage utilisée est de 5 fois le fond (chaîne + câblot
textile). On se référera aux indications des constructeurs et des
shipchandlers ou aux essais en mer diffusés par les revues spécialisées
pour définir les modèles et dimensions des mouillages.
Le chef de bord devrait faire en sorte que les caractéristiques du mouillage
permettent de tenir en mouillage forain ou de faire face à une situation
d’urgence (avarie de gréement ou de moteur ne permettant plus de faire
route).
Deuxième mouillage (Vivement Recommandé)
Sa composition et ses dimensions dépendront largement du type de
navigation. Dans des zones ou des conditions difficiles (manque d’abris et
recours fréquent à des mouillages forains, météos incertaines,…), il pourra
être de dimensions identiques à celles du premier.
Toutes les ancres ne sont pas aussi efficaces sur les différents types de
fonds : choisir comme 2ème mouillage une ancre dont la tenue est
complémentaire de celle du premier mouillage sur les différents fonds.
Lorsque le recours au mouillage forain est exceptionnel ou seulement par
météo favorable, le second mouillage devrait être constitué (même pour les
ancres « légères ») d’une première partie en chaîne (5 mètres au minimum) et
d’un câblot lesté.
– 25 –
Pompe manuelle : (Obligatoire)
Le système de pompage doit répondre aux spécifications de la norme EN
ISO 15083 (pompes de cale manuelles à membrane) en toutes zones de
navigation, côtière ou hauturière.
Les pompes électriques ou mécaniques attelées au moteur peuvent être
installées en complément des pompes manuelles, auxquelles elles ne
peuvent cependant pas se substituer : une pompe manuelle reste obligatoire.
Pyrotechnie (Obligatoire) voir tableau page 10.
La durée de vie «règlementaire » des feux à main, fusées parachute et
fumigènes est actuellement limitée à 4 ans.
En pratique, s’ils sont stockés à l’abri d’une forte humidité, leur durée de vie
dépasse couramment les 10 ans.
On pourra conserver les matériels périmés depuis moins de 5 ans et en bon
état apparent, tels que fusées et feux à main. Ils seront précieux en cas de
besoin. En quantité raisonnable, aucune réglementation ne l’interdit.
Les engins débarqués seront confiés à des circuits d’élimination, qui restent
difficiles à identifier. Certaines déchetteries les acceptent. Ils peuvent aussi
être retournés aux distributeurs ou, en dernier ressort, déposés aux bureaux
des Affaires Maritimes.
Le tir d’engins pyrotechniques, en particulier de fusées parachute, est un
exercice qui peut être délicat, notamment dans les circonstances stressantes
d’un accident. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de lire les
modes d’emploi avant d’être confronté à leur usage et de participer à des
séances de tir encadrées organisées régulièrement par les associations de
l’UNAN lors des « journées de sécurité »
Depuis avril 2008, pour les bateaux naviguant au-delà de 6 milles, les fusées
parachute et les fumigènes peuvent être remplacés, sous la responsabilité
du chef de bord, par une VHF ASN (avec Appel Sélectif Numérique) couplée
à un GPS ; elles peuvent transmettre automatiquement la position en cas
d’utilisation du signal de détresse (Voir aussi page 48). Compte tenu de
l’efficacité de la VHF, de la dangerosité des fusées parachute, de la faible
efficacité des fumigènes et de la difficulté à identifier les circuits d’élimination
gratuits, on conseille de s’équiper d’une VHF/ASN couplée au GPS, dont
le prix est couvert par 2 jeux de pyrotechnie..
– 26 –
Radeaux de sauvetage (Obligatoires au-delà de 6 milles d’un abri)
Les radeaux de survie doivent répondre aux normes ISO 9650 F-DIS.
Les bateaux approuvés en 3ième ou 4ième catégorie avant le 1er janvier 2005 et
conformes aux critères d’insubmersibilité conservent la dérogation d’emport
du radeau de sauvetage.
La durée de vie et la vérification du radeau de sauvetage doivent respecter
les périodes prévues par le constructeur.
NB 1 : Les fabricants européens proposent généralement des durées de vie
de 15 ou plus et des intervalles entre révisions de 3 ans. Les acquéreurs de
radeaux auront donc intérêt à mettre les fournisseurs en concurrence pour
trouver ceux qui proposent les durées les plus longues, de vie et de révision.
Compléter l’équipement standard du radeau par un complément dans un
« grab pack », que vous adapterez à votre navigation.
Radeaux déjà en service ne répondant pas à la norme ISO 9650
Leur durée de vie, qui était limitée à 12 ans même s’ils étaient en bon état de
conservation, est portée à 15 ans (s’ils sont jugés en état de
fonctionnement). La périodicité des contrôles, qui était annuelle, est portée à
3 ans aux termes de l’Arrêté du 30 septembre 2004 (JO du 14 mai 2005).
Certains fabricants français (mais pas tous) continuent d’imposer une visite
annuelle au bout de 12 ans, sans justification technique évidente, mais pour
éviter la mise en jeu de leur responsabilité en cas de défaillance du matériel.
L’UNAN recommande d’associer aux radeaux, un dispositif de
communication, balise de détresse 406 MHz ou VHF portable étanche
(alimentée par piles alcalines). La récupération des naufragés par les
secours sera grandement accélérée.
Remorquage :
Les taquets et chaumards sont obligatoires ; ils devraient être fortement
échantillonnés par les constructeurs et des renforts éventuels envisagés par
les propriétaires.
Il est recommandé de disposer à bord d’une aussière flottante largement
dimensionnée : les efforts de traction instantanés sur une aussière de
remorquage peuvent en effet être considérables.
Sonde : (Vivement recommandée)
Un dispositif permettant de sonder, sonde à main ou électronique, n’est plus
obligatoire. Mais compte tenu du coût modique d’une sonde, qu’elle soit à
main ou électronique, on devrait l’avoir à bord. Comment pourrait-on arriver
dans un port mal connu ou choisir un mouillage sans sonde ? La sonde à
main est utile pour « sentir » la nature du fond (même sans suif !). La sonde
électronique aide à conforter une position estimée.
Il est recommandé d’avoir les deux à bord.
– 27 –
VHF (Vivement Recommandé)
Les émetteurs-récepteurs VHF constituent l’outil le mieux adapté à la
sécurité maritime. En navigation côtière, ils assurent un accès fiable et
immédiat aux CROSS, aux sémaphores, aux nombreux navires assurant une
veille, à la météo, aux avis urgents aux navigateurs,…
Si vous êtes en difficulté, la VHF est le moyen le plus simple de vous faire
aider et d’être localisé par radiogoniométrie.
Les nouvelles VFH/ASN (avec appel sélectif numérique) couplées à un GPS
permettent de surcroît de générer automatiquement des signaux de détresse
indiquant la position du bateau en difficulté (Voir Chapitre 2 pages 46 à 49)
Une VHF/ASN coûte l’équivalent de 2 dotations de fusées parachute et
fumigènes, qui sont loin d’avoir la même efficacité.
Pour être autorisé à utiliser l’émetteur, la réglementation impose la détention
d’un certificat de radiotéléphonie par une personne à bord. Mais en cas de
danger justifié, les traités internationaux autorisent l’usage de la VHF sans
CRR. Certains contrôleurs semblent ignorer ce point et dressent procèsverbal
si le micro n’est pas débranché, même si la VHF n’a pas été utilisée
(certains types de micros ne peuvent être rebranchés qu’en atelier ! )
Si personne ne détient de CRR à bord, faut-il couler en règle sans donner
l’alerte ? Ou survivre en infraction ? Les différentes administrations
françaises ont des positions différentes sur ce point. Espérons que la raison
triomphera… L’UNAN s’y emploie.
Les VHF portables sont très utiles en cas d’évacuation sur une annexe ou un
radeau de sauvetage. Pour cela, elles devront être étanches et/ou
conservées dans une pochette étanche et alimentées par piles alcalines car
les batteries Ni-Cad ou lithium-ion se seront généralement vidées par auto
décharge lorsque vous en aurez vraiment besoin.
Les téléphones portables, même s’ils permettent dans certains cas d’alerter
les secours en mer, sont moins fiables et ont une portée en mer très
variable, et souvent faible.
N° d’appel direct des CROSS par téléphone portable : 1 6 1 6
Voie d’eau :
En dehors de l’échouage ou du talonnage, les voies d’eau sont dues le plus
souvent à une rupture de vanne ou de canalisation (prise d’eau de mer du
circuit de refroidissement moteur, vannes WC, lavabo ou évier), à un passecoque
(capteurs de loch et de sondeur) ou au tube d’étambot (sortie d’arbre).
Les moyens les plus courants de colmater ces voies d’eau sont :
– 28 –
– Les pinoches en bois, très peu coûteuses et fiables, sous réserve qu’elles
soient de la bonne taille et prépositionnées sur chaque vanne. Les
constructeurs seraient bien inspirés de les prévoir en série.
– Les mélanges fibre de verre / polyester à prise très rapide dans l’eau
(« choucroute »). Leur durée de stockage est limitée .
– En dernier recours, utiliser des coussins, matelas ou voiles.
Préparer aussi l’évacuation du bateau si la voie d’eau est importante.
C-/ Les gestes qui peuvent sauver vies ou bateaux
Si vous êtes en panne de moteur, pensez à mouiller l’ancre dès que
la profondeur le permet, et pour les voiliers, à utiliser les voiles.
Porter un gilet de sauvetage et/ou un harnais de sécurité avec une
sangle sous-cutale :
– Systématiquement de nuit et de jour quand le temps rendrait
difficile la récupération d’un homme à la mer,
– Dans les passages délicats,
– Pour les enfants à bord (et dans les ports lorsqu’ils sont moins
surveillés), les mauvais nageurs ou les personnes à mobilité
réduite,
– lors des navettes en annexe et particulièrement la nuit.
Des bandes rétro réfléchissantes collées sur la bouée couronne se
verront la nuit. Souvent obligatoires dans les autres pays mais pas
en France, coût de 6 € environ. Pourquoi s’en priver ?
Des feux individuels de repérage sur les gilets de sauvetage : pour
un coût raisonnable, ils améliorent grandement les chances de
retrouver de nuit un homme à la mer.
Plan de rangement et mode d’emploi pratique des matériels de
sécurité : simple à faire et utile en cas d’urgence pour éviter la
panique. (Obligatoire sur les bateaux proposés à la location).
Il convient de montrer régulièrement aux équipiers et passagers les
gestes à faire en cas d’accident.
Rappeler à l’équipage les consignes de sécurité, faire régulièrement
des exercices, notamment d’homme à la mer.
Que se passerait-il si le skipper tombait à la mer : les autres
équipiers, son épouse ou ses enfants sauraient-ils le récupérer ?
Un minimum de formation et de l’entraînement s’imposent car les
équipiers restant à bord peuvent se trouver aussi en séreux danger.
– 29 –
Surveiller les sources d’incendie ou d’explosion : sécuriser le
stockage d’essence, vérifier les circuits électriques et la fixation des
câbles allant aux batteries, éviter les fritures en mer, fermer le circuit
de gaz sur la bouteille dès qu’il n’est pas utilisé,…
Préparer le baril étanche où sont regroupés les matériels à emporter
en cas d’évacuation rapide (sac de survie ou « grab bag »).
Le tour à bord par un plaisancier expérimenté : l’oeil neuf détectera
les points qui peuvent améliorer ou compromettre votre sécurité.
L’annexe de débarquement stockée sur le pont, pas complètement
dégonflée et gonfleur à poste sera précieuse en cas de voie d’eau
ou d’incendie non maîtrisables.
Dans une région qui ne vous est pas familière, informez-vous des
particularités locales avant d’entreprendre une navigation (dangers
particuliers, météorologie locale, marnage, mouillages et abris,
installations conchylicoles et pêcheries,…).
Toujours informer des proches de vos projets. Ils pourront donner
l’alerte en cas de retard anormal. N’omettez pas de les informer de
votre arrivée et de vos changements de programme pour éviter les
alertes non justifiées.
Lorsqu’une recherche a été déclenchée, prévenez le CROSS du
retour des personnes recherchées. Les recherches inutiles sont trop
fréquentes !!!
N’attendez jamais d’être en situation dangereuse pour demander
conseils ou assistance.
– 30 –
Chapitre 2 VERIFICATIONS AVANT L’APPAREILLAGE
A-/ VERIFICATIONS QUOTIDIENNE OU PERIODIQUE
Tout pilote d’avion, même de tourisme pour un vol local, a élevé le
déroulement de sa check-list (opérations de contrôle) au rang de réflexe.
Sans aller jusque là, le bon déroulement d’une sortie en mer repose sur
quelques vérifications avant l’appareillage :
· Présence à poste et bon fonctionnement de l’armement de sécurité et
de navigation
→ voir Check-list A page 88 Vérification avant chaque sortie
· Bon état du bateau et de ses équipements
→ voir Check-list B page 89 Vérifications à faire périodiquement
Au-delà de la présence à bord du matériel réglementaire, il convient de
respecter quelques mesures, obligatoires ou de bon sens :
· Le Nombre de personnes à bord ne dépasse pas le maximum autorisé
(voir plaque signalétique du bateau),
· L’équipage connaît l’emplacement et le fonctionnement du matériel de
sécurité,
· Chaque équipier dispose de son équipement personnel (vêtements
adaptés à toutes les éventualités météo, médicaments personnels,…),
· Les documents du bateau (acte de francisation, licence de station radio,
contrat d’assurance) et de l’équipage (carte d’identité ou passeport et
certificat de radiotéléphonie) sont présents à bord.
· Le Niveau de carburant est connu et suffisant, avec une marge de
sécurité.
· Les Vérifications du moteur sont effectuées :
– Niveaux d’huile et de liquide de refroidissement,
– Ouverture de la vanne d’eau de mer de refroidissement,
· Les Circuits électriques, la VHF, le GPS fonctionnent,
· Outils et matériel de rechange sont à bord,
· Le bord est en ordre, chaque chose est à sa place et sera trouvée
rapidement en cas de besoin.
– 31 –
B-/ PRENDRE LA METEO
1- A TERRE
Ne jamais appareiller, même pour quelques heures, sans avoir pris
connaissance d’un bulletin météo « Marine » en cours de validité.
Le temps peut changer très vite, même en été (voir page 32).
Les Bulletins « Marine » sont affichés dans les capitaineries, disponibles
sur les répondeurs téléphoniques spécialisés Marine de Météo France
(service payant), ou diffusés par radio, VHF, BLU ou Navtex.
2- EN MER
Les fréquences radio et les horaires des bulletins figurent dans les
documents nautiques du bord (ou dans le Guide « Marine » de Météo
France, publié tous les ans, très bien fait et disponible sur Internet).
2-1 En navigation côtière
(Jusqu’à environ 30 milles nautiques des côtes), on peut recevoir la
météo en VHF. Les canaux à utiliser et les heures de diffusion
dépendent de la position. Ils figurent sur vos documents de bord.
En cas d’urgence, la météo est disponible auprès des sémaphores,
sur appel en VHF par le canal 16 et dégagement vers le canal de
travail, généralement canal 10.
NB : La serviabilité des équipages des sémaphores ne doit pas
conduire à en abuser en oubliant l’heure de diffusion des bulletins
par négligence ou imprévoyance.
2-2 Hors de la portée de VHF, la météo est disponible :
– En radio BLU 2 fois par jour, avec un récepteur radio spécial ;
Fréquences et horaires disponibles sur les documents de bord.
– Sur NAVTEX, (français 490 KHz, anglais 518 KHz)
– Sur un récepteur radio classique :
Sur la bande G. O. : (heures légales françaises)
BBC 198 KHZ 4 fois par jour (01h48, 06h35, 13h01, 18h54)
France-Inter 162 KHz 20h03 (quand ce bulletin n’est pas
annulé pour des évènements plus médiatiques, ce qui est presque
systématiquement le cas le vendredi ou le samedi lorsqu’il y a des
matches de football ou de rugby… ).
Sur la bande P.O France Info vers 6h40.
Fréquences en KHz : Bayonne 1494, Brest 1404, Bordeaux
1206, Lille 1377, Marseille 1242, Nice 1557, Rennes 711,
Toulouse 945, Toulouse 945.
– 32 –
3 QUELQUES SITUATIONS METEO
Baisse rapide du baromètre
Une baisse rapide du baromètre est l’indication certaine d’une
dégradation de la météo : surveillez-le régulièrement et soyez sur
vos gardes. Prenez la météo dès que possible et, en cas de doute,
interrogez un sémaphore.
En cas d’orage
En été, les orages sont fréquents sur les côtes françaises et parfois
difficiles à prévoir quand ils sont locaux. Ils constituent un risque et
sont redoutés par les services de sauvetage en raison du nombre
élevé d’appels reçus en quelques minutes.
Surveillez donc attentivement l’évolution du ciel, notamment en fin
d’après-midi ou l’apparition de cumulo-nimbus, pour éviter d’être
surpris.
Le déplacement des orages est difficile à prévoir car ils peuvent
« remonter contre le vent » et apparaître en plusieurs points
simultanément. (Les cumulo-nimbus sont bien visibles au radar ; les
bateaux équipés pourront suivre le déplacement des foyers).
Les orages sont souvent accompagnés de sautes de vent
(changement brutal de direction), de fortes rafales (passage de force
2 à force 6 ou 8 en quelques secondes) et de grains réduisant la
visibilité. Les vagues peuvent se former rapidement et devenir
dangereuses.
Les embarcations légères devraient se mettre à l’abri dès les
premiers signes précurseurs d‘orage (prévenez vos voisins qui ne les
auraient pas remarqués).
Les bateaux habitables prendront les mesures préventives : ordre à
bord, réduction de voilure, mouillage renforcé.
Des précautions devraient être prises contre la foudre, notamment
sur les voiliers :
· Eviter de toucher le gréement et les pièces métalliques.
· Mettre le mât et quelques haubans directement à la masse, en
contact avec la chaîne d’ancre qu’on laisse traîner dans l’eau.
· Débrancher les antennes et couper les circuits électriques non
indispensables à la sécurité.
Brume
Même en été, une brume épaisse peut apparaître, parfois très
rapidement, de jour comme de nuit. (Quelques conseils page 44).
– 33 –
C-/ POUVOIR SE DEPANNER
Comme cela a été rappelé page 17, 51 % des demandes d’assistance
sont dues à des avaries, mineures ou sérieuses. Les accidents graves,
humains ou matériels, sont souvent consécutifs à des d’incidents mineurs qui
isolément n’auraient pas eu de conséquences mais dont l’accumulation peut
conduire à des situations de détresse.
Ces incidents auraient en général pu être évités :
· Si l’entretien du bateau, moteur, gréement, circuits électriques et
électronique notamment, avait été effectué régulièrement et par des
personnes qualifiées,
· Si le propriétaire ou chef de bord avait été capable de procéder en
mer à quelques dépannages simples.
Sans prétendre pouvoir tout réparer par ses propres moyens, il convient de
répéter qu’un chef de bord doit mettre son point d’honneur à pouvoir
résoudre « par les moyens du bord » les incidents courants, qui sont
inévitables à la mer, et épargner aux moyens d’assistance, CROSS, SNSM
ou autres navigateurs, des efforts qui pourraient être évités.
Les lignes qui suivent ont pour but de dresser la liste :
– des causes des incidents les plus fréquents,
– des actions de prévention qui permettraient de les éviter
– des moyens simples qui permettront d’en résoudre un grand
nombre, ou de trouver une solution temporaire, évitant de faire appel
à une assistance extérieure.
Les dépannages en mer supposent évidemment que l’on dispose :
· d’un minimum de matériel, d’outils et de quelques rechanges,
· d’un minimum de connaissances techniques,
· des manuels d’entretien ou schémas fournis par le constructeur du
bateau ou de l’équipement.
La trousse d’outillage du bord sera modulable selon la taille et
l’équipement du bateau, la navigation effectuée et la proximité de
professionnels. Elle devrait inclure au minimum, selon les compétences
techniques de l’équipage
· Des outils : Pince, tournevis divers, marteau, clés pour moteur et
gréement, cisaille, couteau de gabier, scies,…
· Voltmètre ou contrôleur universel du fait de la place prise par les
instruments, électriques ou électroniques.
– 34 –
· Matériel de réparation et rechanges : rouleau de bande adhésive,
bande auto-vulcanisante, colle, graisse, dégrippant, filtre à huile et à
gazole, courroie moteur et rotor de pompe de refroidissement,
fusibles, ampoules en usage, cosses, bande isolante, manilles,
cordages, trousse de voilerie, rechanges des équipements
domestiques dont l’absence serait gênante (membrane de pompe
électrique d’eau douce, de pompe des WC par exemple).
Un chef de bord plus bricoleur ou partant en croisière lointaine pourra
naturellement compléter cette liste de base.
P A N N E S Causes principales Prévention ou dépannage
Panne de carburant Etalonner la jauge, checklist !!
Jerrycan de carburant en réserve
Filtres gas-oil encrassés, purge Savoir les remplacer à la mer et purger
Démarreur ou batterie à plat
Inspection régulière du câblage,
cosses desserrées, vérifier la charge,
remplacement préventif de la batterie.
Défaut de refroidissement
Vérifier le niveau du liquide, le débit de
l’eau de mer, savoir changer le rotor
de pompe primaire en mer.
MOTEUR
Inverseur ou hélice Entretien préventif à terre
Dormant (mât, haubans, barres de
flèche)
Inspections régulières, petits
dépannages GREEMENT à faire en mer
Courant (drisses, écoutes, voiles) Inspections régulière, rechanges
Avarie entre roue et secteur de
barre
Inspection régulière, pouvoir dépanner
GOUVERNAIL les drosses en mer, barre de secours
Rupture d’axe de safran Entretien préventif par chantier naval
VOIES D’EAU Vannes ou passes-coque Inspection régulière, remplacement
Batterie anciennes ou
« fatiguées » par des décharges
trop profondes
Savoir gérer les batteries de service,
mesurer leur état, la charge et la
décharge, ne pas décharger une
batterie au-delà de 70% de sa capacité
Défaut de charge par
l’alternateur
Vérification de la charge au
démarrage
ELECTRICITE
Lignes entre batteries, tableau
et appareils défectueuses
Vérifier l’état, savoir dépanner et donc
avoir à bord contrôleur, fil et cosses
Humidité et corrosion dans les
appareils, capteurs et lignes
Entretien préventif, séchage hivernal
Usure des parties mobiles Remplacement préventif
ELECTRONIQUE
Surtensions, inversion de
polarité, batteries « mémoire »
trop âgées
Installation correcte, Entretien préventif
– 35 –
Chapitre 3 BESOIN D’ASSISTANCE
A URGENCE SUR VOTRE BATEAU
1/ Conservez votre calme et informez vos équipiers de la
conduite à tenir.
N’abandonnez JAMAIS votre bateau avant d’être certain
qu’il va couler ou qu’il brûle, mais préparez une éventuelle
évacuation.
Si vous DEVEZ abandonner votre bateau :
Envoyez par radio un appel de Détresse
Canal 16 ou bouton rouge automatique pour les VHF ASN
Déclencher la Balise de détresse 406 MHz
S’habiller très chaudement (polaires, cirés, gilets sauvetage)
Emportez les containers de survie préparés, balise de
détresse 406 MHz, VHF portable, lampes torches, fusées,
seau, couteau, et tout ce qui peut faciliter votre repérage
et votre survie.
Si l’attente risque d’être longue, boisson, vivres, médicaments.
2/ Quand et comment demander de l’assistance
· S’il n’y a pas de danger immédiat, essayer d’abord de résoudre le
problème par les moyens du bord, notamment en cas de panne
moteur (vérifier niveau de carburant, propreté du filtre à gazole et
purge du circuit, surchauffe due au manque d’huile ou au circuit
de refroidissement).
Si le moteur ne redémarre pas, utiliser les voiles ou se mettre
à l’ancre si le temps et la hauteur d’eau le permettent.
· Solliciter l’aide de bateaux proches au titre de la solidarité en
mer.
· Si aucune solution ne peut être trouvée,
Contacter le CROSS par VHF canal 16 (ou 70 en VHF/ASN)
(VHF ON, canal 16 ( bouton rouge VHF/ASN),
puissance 25 W ou High)
Ecouter canal 16 puis la fréquence que le CROSS indiquera.
– 36 –
· Sans VHF ou sans réponse à un appel :
– Appeler le CROSS par téléphone mobile. Les numéros d’appel
figurent sur les documents de bord.
– On peut aussi joindre le CROSS en composant le 1616 à
partir d’un téléphone mobile. On est automatiquement mis en
liaison avec le CROSS de la zone concernée (si la liaison GSM
est possible)
– Dans la bande côtière des 300 mètres, on peut aussi appeler
les Pompiers (112).
– En dernier recours, utiliser :
. les feux à main ou fusées de détresse (jour ou nuit),
. les fumigènes, miroir de détresse et signaux (de jour).
Toutes ces procédures sont décrites dans les documents de bord.
3/ Formuler la demande d’assistance
Les Appels sont destinés à tous, stations à terre et navire,
phraséologie à utiliser à la radio,
Si vous êtes en détresse “May Day – May Day – May Day”
= Danger imminent de perte du bateau et / ou de vies humaines
dans les cas d’urgence grave “Pan Pan – Pan Pan – Pan Pan ”
= Message très urgent concernant sécurité, homme à la mer, blessé
à bord, avarie grave mettant le bateau en danger sérieux
pour les messages de sécurité ‘’Sécurité – Sécurité – Sécurité’’
= Risque de navigation ou météo, émis habituellement par les CROSS
ou sémaphores (météo, avis coup de vent,phare éteint, objet
dangereux à la dérive,…).
Contenu du message
– CROSS (Nom du CROSS que l’on appelle) 2 fois
– S’identifier Ici « Nom du bateau » et n° d’immatriculation
(ou indicatif radio, que l’on devrait inscrire à proximité du micro).
– Expliquer la situation et communiquer sa position
(Point GPS ou position par rapport à un point remarquable
en indiquant relèvement et distance estimés).
– Suivre les recommandations du CROSS (le skipper garde
cependant la responsabilité de son bateau et de son équipage).
– 37 –
B PROBLEME MEDICAL A BORD
Le type et la durée de navigation doivent être compatibles avec l’état de
santé connu du skipper et de l’équipage.
Si un problème médical en mer ne peut être résolu par les moyens
du bord et ne peut attendre un retour à terre :
Contactez le Centre de Consultation Médicale Maritime C.C.M.M.
– directement au 05 61 49 33 33
– ou par l’intermédiaire du CROSS,
(En VHF, sur le canal 16 ; en BLU, sur 2182 KHz).
Le CROSS établira la liaison à trois avec le C.C.M.M. de Toulouse.
Le CCMM (basé à l’hôpital Purpan, à Toulouse) analysera la situation,
tentera d’établir le diagnostic et la gravité, donnera des conseils de prise
en charge, de surveillance et indiquera les premières mesures utiles.
Le CROSS pourra aussi décider d’appeler directement le SAMU local et
organiser l’accueil, voire une évacuation, par tout moyen adapté.
Le mal de mer explique de nombreux accidents ou demandes
d’assistance. Si vous êtes facilement malades, ayez toujours à bord des
anti-nauséeux et prenez les assez tôt, avant d’être incapables de réagir.
C COMMENT COOPERER AVEC LES SAUVETEURS
· Etablir la liaison, par VHF si possible, dès qu’ils se seront
manifestés. Si la composition de l’équipage le permet, affecter un
équipier dédié exclusivement à la liaison VHF et maintenir
l’écoute jusqu’à la fin complète de l’opération.
· Les vedettes SNSM portent en général un gyrophare bleu. De
nuit, se signaler par lampe torche ou par un feu à main, à leur
demande.
· Si un remorquage doit être effectué, se préparer à recevoir une
aussière longue et de très fort calibre passée par la SNSM.
· Repérer pour cela des points d’amarrage très robustes à l’avant
du bateau et prévoir d’utiliser des renforts (winches, guindeau ou
pied de mât s’il est implanté sur la quille ; à défaut de chaumards
robustes, brider le filin de remorque près de l’étrave du
remorqué).
– 38 –
· Suivre les recommandations des sauveteurs (mais le skipper
conserve toutes ses responsabilités).
· Les sauveteurs de la SNSM sont bénévoles,
Ils nous consacrent leur temps et parfois risquent leur vie,
alors qu’ils ne sont responsables ni de nos difficultés
ni de nos imprudences.
L’essentiel de leurs moyens provient de nos dons.
Respectons-les, remercions-les et aidons-les
en adhérant à la SNSM, soit auprès de votre station locale, soit au Siège de
la SNSM – (31, cité d’Antin 75009 Paris ou www.snsm.net )
(NB : le sauvetage des vies humaines est gratuit mais une indemnité est
généralement demandée pour le sauvetage des biens).
· Faire preuve de circonspection à l’égard de propositions
d’assistance émanant de « sauveteurs non officiels » : si la
rémunération n’a pas été convenue d’avance (on a en général
d’autres soucis lorsqu’on demande de l’assistance), la note peut
être salée et pas toujours couverte par l’assurance.
Evacuation par hélicoptère
Si le CROSS propose de procéder à une évacuation par hélicoptère :
· Suivre ses instructions pour les fréquences VHF à utiliser,
· Quand l’hélicoptère est en approche, être prêt à se signaler par
un feu à main rouge ou un fumigène (de jour seulement),
· Selon les instructions données, réduire la dérive du bateau et
amener les voiles, ou suivre une route à cap et vitesse constants.
· Porter vos gilets de sauvetage et une lampe étanche ou flash
light.
· Pour les voiliers, il peut être nécessaire de gonfler une annexe ou
un radeau de sauvetage amarrés à plus de 30 mètres du bateau
pour la sécurité de l’hélicoptère par rapport au mât. Sur
instructions des sauveteurs, les personnes à évacuer prendront
place dans le canot pour y être hélitreuillées.
· En cas d’absence d’annexe ou de radeau, et seulement sur
instruction des sauveteurs, l’hélicoptère pourra demander de se
jeter à l’eau (avec gilet, lampe et amarré au bateau par une
aussière).
· Ne jamais amarrer la ligne du treuil de l’hélicoptère au bateau,
sauf instruction formelle de son équipage.
· Ne jamais toucher la ligne du treuil sans instruction et avant
qu’elle n’ait été plongée dans la mer : elle peut contenir une
charge d’électricité statique mortelle.
– 39 –
D- PORTER ASSISTANCE A QUELQU’UN EN DIFFICULTE
· L’entraide entre navigateurs est une tradition maritime, «la solidarité
entre gens de mer », un devoir moral et une obligation légale dont
l’inobservation est condamnable pénalement (en cas d’abordage ou
de non-assistance à personne en danger).
· Assurer une veille aussi fréquente que possible en VHF (Canal 16),
proposer au CROSS de porter assistance et se mettre à sa
disposition s’il le juge souhaitable.
· Lorsqu’on participe à une opération, rester en contact radio avec le
CROSS sur le canal qu’il aura indiqué, en permanence et jusqu’à la
fin des opérations (le CROSS confirme alors qu’il vous rend votre
liberté de manoeuvre et vous remercie).
· Au-delà de l’aide que le navigateur peut apporter lui-même, il doit
informer le CROSS si des planches à voile ou embarcations légères
paraissent en difficulté, qu’il puisse leur porter assistance ou non.
E- SIGNALER LES DANGERS AUX AUTRES NAVIGATEURS
Il convient de signaler aux CROSS les dangers pour la navigation (appel
sur canal 16 puis dégagement sur le canal que le CROSS indiquera) :
· Objets flottants dangereux (troncs d’arbres, conteneurs, épaves,
engins de pêche,…), obstructions ou dangers nouveaux dont les
navigateurs ne seraient pas informés.
· Marques de balisage déplacées ou disparues,
● Feux éteints, lorsque cela n’est pas encore connu ou n’a pas fait
l’objet d’une information aux navigateurs par AVURNAV (Avis
Urgents aux Navigateurs diffusés 2 fois par jour par les
sémaphores après annonce sur canal 16),
· Les bateaux dangereux ou sans feux de navigation la nuit.
· Il est également utile et courtois de prévenir les autres bateaux
d’un danger sérieux qu’ils ignoreraient (risque d’orage,
changement météo brutal, mouillage dangereux,…).
On signalera au Service Hydrographique et Océanographique de la Marine
(SHOM) les erreurs constatées dans les documents nautiques (roche
inconnue, sonde inexacte, amer très visible non porté sur une carte récente
ou amer signalé mais masqué).
Cette information sera transmise au SHOM grâce aux « Fiches de remontée
d’Information », disponibles auprès des capitaineries ou sur son excellent
site Internet www.shom.fr .
– 40 –
F- FAUSSES ALERTES
Chaque année, des dizaines de fausses alertes, le plus souvent par tir
de fusées de détresse, entraînent des sorties inutiles et coûteuses des
vedettes de la SNSM ou des secours à terre.
Le comportement des personnes qui déclenchent ces fausses alertes
est inqualifiable et relève d’un tribunal pénal : il peut en effet empêcher
de répondre à de vraies alertes et entraîner des pertes de vies
humaines.
Il est du devoir des navigateurs :
· D’expliquer à leurs pairs le caractère irresponsable et délictueux
d’un tel comportement,
· De fournir aux CROSS des indications leur permettant d’établir s’il
s’agit d’une fausse alerte,
· Le cas échéant, d’aider les autorités à identifier leur origine et leurs
auteurs.
Chapitre 4 REGLES DE ROUTE ET DE NAVIGATION
A REGLES DE ROUTE ET DE BARRE
Avertissement : les rappels ci-dessous ont pour seul objet de faciliter la
compréhension des règles officielles complètes, auxquelles on devra
toujours se référer. Celles-ci figurent dans la documentation
obligatoire à bord.
7
Les règles de route et de barre sont définies par le « Règlement International
pour Prévenir les Abordages en Mer ».
Elles doivent être appliquées par tous les bateaux, de plaisance ou
professionnels, y compris les engins de plage, planches à voile, kayaks,
embarcations légères et scooters des mers.
Les navigateurs doivent connaître ces règles et s’y conformer.
Les articles 2-a et 2-b du RIPAM précisent que le chef de bord et l’équipage
sont tenus de faire preuve de sens marin pour éviter tout risque de collision.
Les règles ne donnent aucun droit de priorité à un bateau sur un autre sans
prendre en considération toutes les circonstances de leur navigation.
La règle 2-b précise que l’on est parfois conduit à s’écarter des règles pour
éviter un danger immédiat.
– 41 –
Se prévaloir d’une priorité sans avoir tenté d’éviter une collision peut
entraîner une sanction civile et/ou pénale par un Tribunal Maritime, y compris
pour un plaisancier.
Navigateurs de plaisance, évitez si possible de faire manoeuvrer
inutilement un navire, qui souvent ne peut évoluer assez rapidement.
Les professionnels n’en seront que plus tolérants vis-à-vis des plaisanciers.
1 Règles de base
· Entre voiliers recevant le vent d’un bord différent, celui qui est « Bâbord
amures » (qui reçoit le vent par bâbord) doit s’écarter de la route de celui
qui est « Tribord amures ».
· Naviguant sous la même amure, le voilier qui est le plus au vent (c’est à
dire qui navigue à une allure plus portante) doit s’écarter de celui qui est
sous le vent (c’est à dire qui navigue plus près du vent).
· Entre bateaux à moteur, celui qui voit l’autre sur tribord doit s’écarter de
sa route (comme sur la route, priorité à droite, mais une priorité
tempérée par l’obligation de manoeuvrer pour éviter une collision – voir
§ 2° ci-dessous, « responsabilité du chef de bord »).
Si deux bateaux à moteur font route l’un vers l’autre, tous deux doivent
venir sur tribord.
· Un bateau à moteur doit s’écarter de la route d’un voilier (mais voir
page 42 les exceptions à cette règle).
· Un voilier naviguant à la voile et au moteur est considéré comme un
bateau à moteur.
· Un bateau en rattrapant un autre doit toujours s’écarter de sa route,
quels que soient leurs modes de propulsion respectifs.
· Les bateaux, à voile ou au moteur, doivent toujours s’écarter :
– des navires pas maîtres de leur manoeuvre,
– des navires à capacité de manoeuvre restreinte,
– des navires en pêche
(Ces navires portent des marques spéciales, voir documents du bord).
2 Responsabilité du chef de bord dans l’application des règles
Les Règles de barre imposent de manoeuvrer suffisamment tôt et
franchement pour ne pas prêter à confusion.
Elles font appel au sens marin des équipages pour prendre en compte
les circonstances : types de bateaux, configuration de la côte,
conditions de vent, de mer et de visibilité.
Il est obligatoire de tout tenter pour éviter une collision.
– 42 –
3 Navigation dans les chenaux
La règle 9 du RIPAM prescrit :
a) de naviguer aussi près que possible de la droite du chenal,
b) de ne pas gêner les navires handicapés par leur tirant d’eau, qui ne
peuvent naviguer en sécurité hors du chenal ou dans certaines
zones de faible profondeur.
En pratique, dans les zones de trafic très dense
Les règles officielles ne peuvent pas couvrir toutes les situations, en
particulier dans les chenaux encombrés, quand cohabitent des
professionnels (pêche, commerce ou vedettes de passagers), des
bateaux à moteur de tailles diverses, des voiliers habitables, des
dériveurs, planches à voile et canots.
Au-delà de l’obligation règlementaire faite aux chefs de bord d’éviter
les collisions, seuls le bon sens et la courtoisie permettront de
conserver un minimum d’ordre et de sécurité.
Respectez alors les recommandations suivantes :
Naviguez à une vitesse de sécurité aussi proche que possible de 5
noeuds, ni plus ni moins (vitesse maximum dans certains chenaux et la
bande littorale des 300 mètres qui permet aussi à tous de conserver une
bonne manoeuvrabilité).
Lorsque le trafic est très dense, les voiliers équipés d’un moteur
s’honoreront en l’utilisant pour éviter de tirer des bords ou de faire jouer un
privilège que les règles ne leur reconnaissent pas forcément.
Renforcez la veille car les embarcations légères ou planches à voile à
l’arrêt peuvent n’être aperçues qu’au dernier moment lorsqu’elles sont
masquées par un bateau plus important.
Soyez compréhensifs à l’égard des professionnels, qui ne naviguent pas
toujours par plaisir. On s’efforcera de ne pas les gêner dans leur travail,
en mer ou au port.
De leur côté, les professionnels n’oublieront pas qu’ils constituent des
risques pour les embarcations légères et que les réactions des
plaisanciers ne sont pas toujours « professionnelles ».
– 43 –
B Vitesse maximum dans la bande littorale des 300
mètres, dans les ports et certains chenaux
La vitesse dans la bande côtière des 300 mètres est limitée à 5
noeuds sur tout le littoral français et souvent moins dans les ports.
Certains chenaux aussi font l’objet de limitations de vitesse.
Devant certaines plages, la navigation est interdite dans les zones
balisées réservées aux baigneurs.
Ces limitations s’appliquent à tous, engins de plage, embarcations
légères, bateaux de plaisance, de pêche, …
Les VNM (« scooters des mers »), pneumatiques et canots à moteur y
sont soumis également, même s’ils créent moins de « houache »
(vagues de sillage) à grande vitesse quand ils ont déjaugé (à vitesse
réduite, ils n’en provoquent pas, et les risques d’accident ou les
nuisances sont sérieusement diminués).
Le respect de la limite des 5 noeuds vise aussi à éloigner de la côte
les embarcations à moteur, qui constituent des dangers pour les
nageurs et les plongeurs. L’évolution hors de la zone des 300 mètres
réduit aussi les vagues, l’érosion des côtes et le bruit infligé aux
amateurs de calme, de plage, de canotage ou de pêche.
C Autres règles de prudence
C-1 Obligation de veille
L’article 5 du « Règlement International pour prévenir les abordages
en mer » précise que « tout navire doit en permanence assurer une
veille visuelle et auditive appropriée, en utilisant tous les moyens
disponibles adaptés aux circonstances, de manière à permettre une
pleine appréciation de la situation et du risque d’abordage ».
Cette obligation s’applique en permanence à tous les bateaux,
engins de plage, petites embarcations ou grands navires, de
plaisance, de pêche ou de commerce.
Elle interdit normalement un certain nombre de comportements à
risques, qui sont néanmoins souvent pratiqués :
· Navigation sous pilote automatique avec une veille trop peu
fréquente pour éviter une collision avec un navire rapide,
· Navigation en solitaire prolongée (absence de veille humaine ou
électronique pendant le sommeil),
· Vitesse excessive par mauvaise visibilité (le radar ne permet pas
toujours de détecter une embarcation légère et rarement un
véliplanchiste assis sur son flotteur).
– 44 –
C-2 En cas de brume ou par visibilité réduite
L’arrivée de la brume peut être soudaine et passer inaperçue de nuit si
l’on n’observe pas fréquemment les lumières environnantes. Déterminez
une position exacte avant de perdre toute visibilité puis tenez une estime
précise (voir aussi § C-4 page 45).
La veille doit être renforcée et le signal de brume actionné :
· Veille visuelle, radar, et veille du canal 16 en VHF,
● Equipier (équipé d’un harnais) à l’avant du bateau lorsque la
visibilité tombe en dessous de quelques dizaines de mètres,
● Arrêt du moteur à intervalles suffisants pour pouvoir entendre
le signal de brume ou le bruit du moteur d’un autre bateau,
· Dans les zones de fort trafic (rails de navigation des cargos par
exemple), se signaler par VHF à l’organisme de contrôle du trafic
(Ouessant Trafic canaux 13 et 79 pour le rail d’Ouessant).
C-3 Navigation de nuit
· Le bateau devrait être en ordre et prêt à manoeuvrer (pour éviter un
obstacle au dernier moment, « saluer » un grain,…).
Le matériel de sécurité (torches, harnais,…) aura été préparé.
· Le port du harnais, même par beau temps, devrait être imposé par le
skipper.
· L’allumage des feux de route est obligatoire du coucher au lever du
soleil. (L’absence d’éclairage est un manquement grave à la
réglementation et une cause fréquente d’accidents sérieux).
NB : la consommation électrique des feux de route peut vous sembler élevée
mais ne justifie pas leur extinction. Surveillez vos batteries et utilisez des
ampoules à LED (diodes), beaucoup moins consommatrices.
· « Rouge sur rouge, rien ne bouge ; vert sur vert tout est clair » affirme
le dicton. Cela est généralement vrai, mais dans le cas contraire vous
pouvez être en risque de collision et le dicton reste muet.
Visualisez donc mentalement la route des autres bateaux d’après la
couleur des feux que vous apercevez.
· La veille doit être très attentive de nuit : distances, vitesses et routes
des autres bateaux sont difficiles à évaluer. Utilisez le compas de
relèvement pour évaluer le risque de collision (relèvement stable =
danger) ou l’AIS si vous en disposez.
· Attention aux chalutiers qui changent souvent et brutalement de route
pour suivre les bancs de poissons ou éviter les «croches».
– 45 –
· Engins de pêche :
o Au large, attention de nuit aux filets dérivants et à leur bateau
accompagnateur,
o Près des côtes, attention aux zones de casiers, aux filets et aux
installations conchylicoles : engager un orin dans le safran ou
l’hélice peut causer des avaries graves et la perte rapide du
bateau (la pose d’un coupe orin peut être utile).
· Par temps changeant, surveiller l’évolution du ciel : l’arrivée de
brume, grains ou orages passe facilement inaperçue (cf. p 32).
C-4 Tenue de la navigation
La tenue d’un journal de bord est toujours conseillée et constitue une
obligation réglementaire au-delà de 6 milles d’un abri. Elle répond à une
double exigence :
– Conserver trace des éléments susceptibles d’être nécessaires
pour la suite de la navigation, avec quelques sauvegardes
« papier » si vous utilisez des instruments de navigation
électroniques.
– Pouvoir fournir aux autorités les éléments qui seraient
nécessaires en cas d’enquête à la suite d’un accident ou d’une
infraction. Accessoirement, il est une source de bons souvenirs.
Les informations devant figurer sur le journal de bord dépendent du type
de navigation pratiquée : elles seront très complètes en navigation côtière
de nuit et par mauvaise visibilité, mais pourront être allégées pour des
petites sorties de jour.
Les éléments essentiels pouvant figurer utilement sur le journal de bord
comprennent :
– La composition de l’équipage,
– L’heure d’appareillage,
– Les prévisions météo et le temps observé,
– Position, cap vrai suivi, vitesse et le loch, à intervalles réguliers
(fréquence très variable selon les conditions de navigation),
– Consommation et réserve de carburant,
– Tout incident, panne ou avarie à bord,
– Force et direction du vent, état de la mer, visibilité,
– Les informations utiles à la sécurité que le skipper jugerait
opportun de signaler au CROSS (cf. Chapitre 3 – E p. 39).
– 46 –
Chapitre 5 UTILISATION DE LA VHF
A REGLES IMPORTANTES A RESPECTER
· Un émetteur-récepteur VHF est un outil irremplaçable pour
l’entraide, la localisation (par goniométrie) et la sécurité en mer.
Les téléphones mobiles ne remplissent pas correctement ces fonctions ;
leur portée et leur fiabilité en mer sont aléatoires.
· Assurez la veille sur le canal 16 aussi souvent que vous le pourrez
(au titre de la solidarité entre gens de mer).
· N’utilisez jamais le canal 16 à d’autres fins que de lancer un appel
de détresse ou de sécurité, et d’établir une liaison avec une autre
station (appel bref avant de basculer vers un canal de travail.
· Si vous disposez d’une VHF/ASN, utilisez l’appel sélectif pour les
bateaux « amis » dont vous connaissez le MMSI, vous gagnerez du
temps et éviterez d’encombrer les fréquences (Cf page suivante).
· Evitez les appels répétés lorsqu’ils restent sans réponse.
· Sauf en cas de détresse, il est interdit d’utiliser la VHF sans la
présence à bord d’un titulaire du Certificat de Radiotéléphonie
Restreint. Ne pas oublier aussi qu’une « Licence », attribuée au
navire et lui attribuant un indicatif radio, est obligatoire à bord.
· La VHF n’est pas un jouet, ni pour les grands ni pour les petits !
· Les CROSS, sémaphores, administrations et canots de sauvetage
peuvent déterminer l’origine d’une émission, la repérer pour porter
secours, mais aussi pour engager des poursuites en cas d’abus.
· Inscrivez l’indicatif radio (et le N° MMSI pour les VHF/ASN ) sur le
poste VHF ou à proximité, de façon bien visible.
B UTILISATION PRATIQUE DE LA VHF
· Mettre sous tension et vérifier que le Squelch (silencieux) fonctionne
(juste éteindre le bruit de fond mais ne pas le pousser plus loin).
· Sélectionner le canal à utiliser et s’assurer qu’il est libre avant
d’appeler pour ne pas gêner une communication en cours.
· Appeler : « Nom de la station appelée » 2 fois
« Ici Nom du bateau appelant » Me recevez-vous ?
· S’assurer fréquemment que le poussoir d’émission n’est pas
enclenché accidentellement ou serait resté coincé (absence de bruit
de fond avec squelch au minimum). L’onde porteuse bloquerait alors
les autres émissions, notamment canal 16.
– 47 –
AFFECTATION DES CANAUX
CANAUX UTILISATION
16
70
Veille, Appel et Détresse (pour les VHF non ASN)
Appel et Détresse automatique (pour les VHF équipées de
l’Appel Sélectif Numérique ASN) (ne pas utiliser en phonie)
67 et 68
Fréquences de dégagement des CROSS
pour la sécurité et la coordination des sauvetages.
09
10
12
13
14
Ports de plaisance (les contacter directement sur canal 09)
Sémaphores (après contact sur canal 16)
Capitaineries des ports de pêche et de commerce, et leurs
chenaux d’accès (directement sur ce canal)
Contrôle de la circulation dans les dispositifs de séparation de
trafic. (directement sur ce canal)
Entrée des estuaires
79 ou 80
63
Diffusion des bulletins météo côtiers, Normaux ou Spéciaux
(BMS)
Diffusion expérimentale bulletins météo « en boucle » Toulon
(été 2008)
06
08
72
77
De navire à navire
(Aucune communication entre navires n’est autorisée
sur d’autres canaux que ceux indiqués ci-contre.)
· Appeler les CROSS et sémaphores sur le canal 16.
Ils vous indiqueront alors une fréquence de dégagement.
· Appeler les autres services (capitaineries de plaisance, …)
directement sur leur fréquence de travail (09, 12, 13 et 14).
· Bateaux amis : convenir d’une fréquence de contact autorisée
(fréquences « navire à navire »).
Eviter les appels répétés « dans le vide » qui saturent le canal 16.
Utiliser en priorité l’appel sélectif MMSI, plus audible en mer et plus
efficace.
– 48 –
C-/ PARTICULARITES DES VHF / ASN
Les VHF acquises récemment sont en général dotées d’un dispositif
d’ « Appel Sélectif Numérique » ou A.S.N., qui offre des fonctions
supplémentaires mais requiert un minimum de prise en main de la part de
l’utilisateur.
Les VHF/ASN s’intègrent dans le dispositif général de sécurité maritime
appelé SMDSM qui est obligatoire pour les navires de commerce et de
pêche.
Au-delà des fonctions existantes sur les VHF d’ancienne génération, les
VHF/ASN permettent, en appuyant 4 à 5 secondes sur le « bouton rouge »
de détresse, d’envoyer automatiquement un message d’alarme aux CROSS
et aux navires proches et de préciser la cause de l’appel MAYDAY (MOB,
incendie, voie d’eau,…que l’on peut sélectionner dans un menu avant
d’appuyer sur le bouton rouge).
Ce message d’alarme inclut automatiquement :
· La position exacte du bateau en détresse si le GPS du bord est
connecté à la VHF/ASN par deux petits conducteurs, ce qui est
très simple à mettre en place. (Le GPS doit bien sûr être allumé !)
· Un numéro d’identification du bateau, appelé MMSI, qui permet
aux CROSS de disposer immédiatement de son nom et de ses
caractéristiques.
Ce dispositif permet de déclencher une alerte très rapidement et
efficacement.
Il convient donc d’être particulièrement attentif à ne pas abuser de cette
facilité et de faire très attention de ne pas appuyer par mégarde sur le
bouton rouge. (Les jeunes enfants sont fascinés par ces boutons rouges…).
L’alerte ainsi émise est transmise automatiquement, sur le canal 70.
Après déclenchement de l’alerte et obtention d’un bref accusé réception, la
VHF/ASN bascule sur le canal 16 sur lequel le CROSS vous contactera.
Lorsqu’un appel de détresse est émis à portée de VHF, votre appareil émet
une sonnerie pour vous prévenir et bascule automatiquement sur le canal
16, que le bateau en détresse utilisera pour préciser sa situation.
Dans toutes les situations où le signal d’alarme est utilisé, par
vous ou par un autre bateau, se mettre en veille sur le canal 16.
– 49 –
Les VHF/ASN apportent aussi d’autres fonctionnalités, notamment :
· La possibilité de coder et de transmettre la cause de la détresse,
· la possibilité de rentrer en mémoire les numéros MMSI de bateaux
« amis » et de pouvoir les appeler de façon sélective,
individuellement ou en groupe (par une sonnerie beaucoup plus
facile à distinguer dans le bruit d’un bateau qu’un appel classique),
sans encombrer le canal 16 ou les canaux de communication entre
navires,
· La possibilité de connaître la position des bateaux amis,
· La possibilité de faire apparaître les bateaux amis proches sur votre
carte électronique.
Les fonctions de base d’une VHF/ASN sont aussi simples à utiliser que sur
une VHF traditionnelle.
L’alarme ASN est très simple à déclencher (peut-être trop simple car de
nombreuses fausses alertes sont recensées, que les CROSS peuvent
heureusement rapidement identifier comme telles, sans mobiliser
inutilement des moyens de secours).
Par contre, les autres fonctions sont plus complexes ; elles rendent
nécessaire une lecture attentive du mode d’emploi et un rappel régulier des
manoeuvres à effectuer.
Il convient de s’assurer, après la mise en service et en début de saison, que
le numéro MMSI est correctement enregistré dans la mémoire de la
VHF/ASN. Des erreurs de codification sont en effet régulièrement signalées.
Cette vérification est assez simple pour être effectuée par le chef de bord
(avec l’aide du manuel).
– 50 –
Chapitre 6 NAVIGATION ELECTRONIQUE
Le développement rapide des cartographies électroniques, le risque qui s’y
attache en cas de panne, les nombreuses interrogations des plaisanciers et
les tests effectués par l’UNAN nous incitent, pour cette seconde édition, à
développer particulièrement ce thème. Il est vraisemblable que dans
quelques années, la question se sera banalisée et que cette présentation
sera devenue inutile.
La connaissance permanente d’une position exacte est essentielle à la
sécurité et le GPS y apporte une contribution telle, par sa fiabilité, sa
précision et un coût modique, que cet équipement s’est généralisé.
Les cartographies électroniques se sont largement répandues, sur des
bateaux de toutes tailles. Si elles apportent un confort évident, leur facilité
d’utilisation pourrait faire oublier les méthodes classiques de navigation, avec
tous les risques que cela entraîne en cas de panne.
Il est donc fortement conseillé de conserver – ou d’acquérir – une pratique
suffisante des méthodes de navigation « classiques », avec carte papier,
compas magnétique et règle/rapporteur, pour ne pas se trouver en difficulté
en cas de panne, ce qui n’est malheureusement pas rare, en particulier dans
des situations délicates.
A Aussi performant soit-il, le GPS connaît des limites
1 Le système peut tomber en panne
Les causes de défaillance sont très variées : satellites défaillants, récepteur
endommagé (la foudre peut faire d’importants dégâts),batterie ou piles à plat,
circuits électriques du bord ou antenne défectueux, etc…
2 Le récepteur GPS peut être mal paramétré
Sur un récepteur GPS, de nombreux réglages sont accessibles à l’utilisateur.
Malheureusement, ils sont souvent mal décrits dans les notices d’utilisation
et de mauvais paramétrages peuvent conduire à une erreur de la position
indiquée pouvant atteindre 1.500 mètres.
a) La référence géodésique : elle constitue la principale source d’erreur car
la référence géodésique utilisée par votre GPS peut être différente de celle
de votre carte. En France métropolitaine, les cartes papier d’édition récente
sont souvent, mais pas toujours, en coordonnées WGS 84 (c’est la norme
mondiale qui sera progressivement utilisée pour toutes les cartes,
électroniques ou papier).
– 51 –
Les cartes qui n’ont pas fait l’objet d’une ré-édition récente, même si elles
sont neuves, sont encore souvent en coordonnées ED 50. Les écarts de
position entre WGS 84 et ED 50 sont d’environ 150 mètres, (à comparer aux
10 mètres de précision que peut donner un bon GPS correctement utilisé).
Dans les DOM/TOM, des systèmes géodésiques très différents sont encore
utilisés sur des cartes papier récentes, avec des écarts qui peuvent atteindre
1500 mètres par rapport aux coordonnées WGS 84 qu’affichera un GPS
neuf non mis en cohérence par le navigateur.
Les cartes électroniques sont pratiquement toutes établies par l’éditeur sur
la référence WGS 84. Le problème peut alors survenir si vous utilisez un
GPS pour travailler simultanément sur une carte électronique (WGS 84) et
sur une carte papier (ED 50 ou autre standard local). Sauf à régler le GPS
sur la géodésie adéquate lors de chaque passage d’une carte à l’autre, les
positions que vous obtiendrez seront inexactes sur l’une ou l’autre des deux
cartographies, électronique ou papier.
Vérifiez donc que la référence géodésique de la carte (indiquée de
façon visible sur les cartes papier récentes) et celle du GPS (voir sa
notice) sont bien les mêmes. Dans le cas contraire, modifiez celle du
GPS.
Sinon, prenez une marge de sécurité suffisante par rapport aux
dangers, SUPERIEURE à l’écart de position affichée par les 2 systèmes
géodésiques.
Attention : on se situe jusqu’en 2010 environ dans une période de transition
pendant laquelle les cartes marines de tous les pays sont progressivement
ré-éditées en référence WGS 84 mais où d’autres références restent
utilisées. A l’été 2008, les cartes achetées neuves sont loin d’être
encore toutes modifiées.
Cela est clairement signalé sur les cartes officielles, pour autant qu’on y
prête attention et que l’on ait compris la nature de l’écart de positionnement.
Attention aussi à votre stock de cartes plus âgées !
b) D’autres paramétrages du GPS peuvent avoir une incidence sur la
position indiquée
Des « corrections automatiques » sont parfois introduites par vos GPS qui ne
sont pas toujours faciles à identifier dans les « menus » et donc à annuler.
Il s’agit le plus souvent :
· d’une correction fixe, permettant en principe de compenser les
décalages des coordonnées de certaines cartes. Mais la précision
des cartes officielles basées sur les levés récents ne justifie
généralement pas d’introduire ces corrections dans votre GPS,
– 52 –
· de fonctions de lissage de la position, destinées à éviter des
fluctuations trop importantes des données de cap et de vitesse fond
(COG et SOG),
· d’erreurs de paramétrage de la hauteur de l’antenne au dessus de
l’eau en navigation 2D,
· d’un mauvais paramétrage du GPS différentiel EGNOS intégré.
Rappelons enfin que la précision des reports manuels de points sur les
cartes « papier » et la précision des cartes elles-mêmes –notamment pour
les levés hydrographiques antérieurs à l’ère du GPS – sont en général
inférieures à la précision du GPS.
Il convient donc de toujours garder une marge de sécurité et de ne pas
se fier aveuglément aux bonnes performances théoriques du GPS.
B Cartes électroniques : risques et précautions
Une bonne carte électronique couplée à un GPS bien paramétré réduit la
navigation à un exercice très simple et procure, en principe, une excellente
connaissance de la position, facteur de sécurité.
Les calculs de hauteur d’eau, les problèmes de courant, la recherche
d’informations sur les caractéristiques des marques et des feux, sur
l’ancienneté des levés…, sont considérablement facilités par les meilleures
cartes électroniques.
Cette simplicité d’utilisation risque d’amener les navigateurs à perdre la
pratique des méthodes traditionnelles de navigation (ou à ne pas l’acquérir) :
points en vue de terre, estime, tracés d’une route, usage du compas de
relèvement, pratique des alignements, calcul d’une hauteur d’eau …
En cas de panne, l’équipage peut se trouver en situation difficile, ce qui
serait choquant : en mer les aléas devraient être prévus.
La prudence la plus élémentaire impose, en cas de défaillance des
systèmes électroniques de navigation, GPS ou cartographie, de
pouvoir rejoindre un abri par nos propres moyens, sans assistance
extérieure.
Il convient pour cela de disposer :
· D’un GPS autonome ou d’une alimentation 12 V de secours,
· Du jeu minimum de cartes « papier » permettant de rejoindre un
abri,
· De connaissances suffisantes de la navigation par les moyens
classiques et de l’équipement correspondant.
– 53 –
C Les matériels, les logiciels et les cartes
Le marché des cartographies électroniques et des systèmes de lecture,
matériels et logiciels, est vaste et en pleine évolution. Le choix d’un
équipement est une affaire d’autant plus complexe qu’il dépend largement du
type de navigation que l’on pratique, de la compétence technologique du
chef de bord ou du navigateur, et du budget que l’on est prêt à y consacrer.
1. Les matériels
Deux choix principaux existent en matière d’équipement :
Les lecteurs/traceurs
Ils ne peuvent lire en général qu’un seul type de cartographie. Le
type de cartes peut, dans certains cas, être choisi à la commande,
mais de façon irréversible. Il convient donc, AVANT de choisir le
lecteur, de sélectionner d’abord la cartographie qui paraît la
meilleure et la mieux adaptée au programme envisagé.
Les lecteurs/traceurs sont faciles à installer et à utiliser, assez fiables
en milieu marin, assez bon marché et peu gourmands en énergie
dans les tailles petites ou moyennes. Mais ils deviennent aussi
coûteux que gourmands en grand écran (12 pouces ou plus).
On se méfiera des écrans de format « timbre poste » (moins de 5
pouces de diagonale) qui conviennent à terre, en mer pour des
navigations locales ou comme complément aux cartes papier ; mais
ils ne permettent pas de naviguer en sécurité dans les zones où les
dangers sont nombreux (manque d’anticipation sur la route suivie du
fait de la petite surface visible sur l’écran)
Les PC embarqués
Il en existe une infinité de variantes. Leur coût peut être raisonnable
quand il s’agit de portables terrestres et leur consommation modérée
par rapport à la taille de l’écran.
Ils sont évolutifs et s’adaptent assez bien aux évolutions de
configuration ultérieures souhaitées par leur utilisateur.
Mais ils sont plus sensibles à l’agressivité des conditions d’un petit
bateau (humidité, vibrations, fragilité des connexions, chutes), et
donc d’une fiabilité moyenne, sauf pour les modèles marinisés, dont
le coût augmente rapidement avec la robustesse.
– 54 –
2. Les logiciels
Ils sont inclus dans les lecteurs/traceurs mais sont à ajouter sur un PC.
Les logiciels sont nombreux, dans des gammes de prix très variables,
avec des fonctionnalités des plus simples aux plus sophistiquées.
Il est cependant recommandé d’éviter d’investir dans un système si
performant que l’on n’utilisera qu’une partie de ses possibilités et que les
fonctions de base seront trop complexes pour un utilisateur occasionnel.
Attention aussi aux logiciels complexes qui peuvent être difficiles à
installer et à faire fonctionner, même pour un utilisateur chevronné de
micro-informatique à terre. Qu’en sera-t-il en mer par mauvais temps ?
La réponse ne fait guère de doute !
Les logiciels ont une ergonomie très variable et pas forcément adaptée
au niveau technologique de l’utilisateur. Il est donc très souhaitable de
les tester avant d’investir pour sélectionner le produit qui correspondra à
vos besoins et auquel vous vous adapterez le mieux.
Les fonctions de base (visualisation de la carte et navigation, way points
et routes) sont présentes sur tous les logiciels, y compris bon marché.
Seule l’ergonomie peut faire la différence.
Les fonctions plus étendues diffèreront sensiblement au fur et à mesure
de la montée en gamme.
D’autres fonctions de confort sont souvent disponibles en standard : par
exemple affichage des instruments
Il est fortement conseillé de retenir un logiciel assurant aussi les
fonctions suivantes, en général proposées en option : hauteurs de
marée, AIS, journal de navigation, alarmes.
Les navigateurs plus spécialisés ou plus experts en informatique
pourront désirer des fonctions présentes sur les logiciels de haut de
gamme : courants, fichiers météo, routage, performances et polaires,
régate.
3. Les cartographies
a) Deux types sont présents sur le marché :
Cartes « raster », copies électroniques de cartes, officielles éditées par
des services hydrographiques, ou privées établies par des éditeurs
indépendants. Elles sont généralement fiables mais nécessitent des
fichiers électroniques volumineux pour une couverture étendue.
Cartes « vectorielles » : ce sont des cartes qui utilisent les données
généralement issues de services hydrographiques officiels mais qui
sont transformées dans le processus de vectorisation propre à
chaque éditeur, sans que l’on connaisse les modalités de fabrication.
– 55 –
Certaines cartes vectorielles sont établies par les services
hydrographiques officiels, au terme d’un processus de vérification
rigoureux. On les appelle « ENC » (electronic navigational charts).
D’autres sont produites par des éditeurs privés, sans que l’on puisse
évaluer la qualité du processus et la fiabilité des documents finaux.
On n’a donc pas la garantie que tous les dangers soient représentés
avec exactitude et de façon claire
La représentation des données hydrographiques d’une carte
vectorielle est largement dépendante du logiciel de lecture utilisé et
leur aspect peut donc être assez différent de celui d’une carte
papier. Les symboles utilisés par certaines cartes vectorielles
diffèrent des symboles normalisés des cartes officielles, rendant la
prise en main plus difficile pour des navigateurs qui utilisent
plusieurs systèmes.
Les fichiers électroniques des cartes vectorielles sont de taille
modérée pour les cartes sans accessoires (photos, vues 3D, ..) mais
peuvent rapidement devenir très lourds pour des versions enrichies,
dont l’utilité n’apparaît pas toujours clairement.
b) Comment choisir sa cartographie :
Sur le plan de la sécurité, toutes les cartographies ne se valent pas :
certaines cartes vectorielles privées n’utilisent pas les symboles, les
conventions ou les règles de sécurité définies par les hydrographes,
selon des règles très précises en fonction de l’échelle. Quelques
manques ont été relevés sur certaines cartes : cotes de roches
découvrantes par exemple, rendant hasardeuse la navigation dans
les « cailloux », secteurs des feux plus ou moins lisibles,
informations importantes manquantes. Cela peut être lourd de
conséquences.
Le choix le plus sûr semble être de privilégier les cartes dites officielles,
établies par les services hydrographiques des grands pays (SHOM
pour la France), soit sous forme vectorielle (ENC), soit sous forme
de photocopies (« rasters »), officielles ou privées, ces dernières
étant en général fiables.
En ce qui concerne les éditeurs privés de cartes vectorielles, certains
utilisent à l’identique les fonds des cartes officielles, avec toutes
leurs indications. Ils sont évidemment à privilégier par rapport à ceux
qui recréent leurs tracés, avec davantage de risques d’erreur.
– 56 –
En termes de coût : les cartes électroniques, y compris les ENC, sont
dans tous les cas sensiblement moins coûteuses que les cartes
SHOM papier : entre 7 et 25 % de leur prix, le tarif dépendant
largement de la couverture recherchée et des offres commerciales ;
certains éditeurs vendent à des prix très abordables des couvertures
étendues dont on n’utilisera pas toujours la totalité. Il est utile de
comparer les prix de la zone qui vous est nécessaire chez différents
éditeurs.
Accessoires divers : photos, vues en 3D,…..
Le plaisancier étant souvent un automobiliste converti à la mer et
grand amateur d’équipements électroniques, les cartographies
incorporent de plus en plus de suppléments dont l’utilité n’apparaît
pas clairement à celui sachant lire une carte. Les images 3D
améliorent-elles la sécurité en permettant au néophyte de s’orienter
plus facilement ? Rien n’est moins sûr. Les photos aériennes sontelles
plus faciles à interpréter ? Peut-être, à condition qu’elles soient
à jour, ce qui n’est pas toujours le cas. Les numéros de téléphone et
adresses utiles proposés par certaines cartes électroniques sont
disponibles aussi sur des guides papier, moins coûteux et qui sont
annuels, donc à jour.
On se méfiera donc de ces compléments qui permettent aux éditeurs
d’améliorer leurs marges et de donner aux plaisanciers la fausse
impression de mieux maîtriser leur navigation.
N’oublions pas aussi que certains de ces systèmes récents
réclament une augmentation considérable des capacités des PC en
termes de disque dur, de mémoire RAM, de carte graphique et de
processeur. De tels appareils sont extrêmement coûteux en version
marinisée.
Possibilités et coût des mises à jour
Parmi les cartes électroniques utilisées par la plaisance, seules les
ENC peuvent, à notre connaissance, être mises à jour par simple
téléchargement des modifications. Mais le prix de ce service est
élevé puisqu’il compose l’essentiel du prix de vente de ces
documents. Pour des raisons de coût, il est rarement accessible aux
navigateurs de plaisance, qui choisissent donc le plus souvent la
version la plus abordable. Celle-ci inclut une mise à jour pendant 3
mois, ce qui permet un rapport qualité/prix correct, bien que
certaines des bonnes cartes d’éditeurs privés soient bien meilleur
marché.
– 57 –
Les cartes autres que les ENC ne peuvent être mises à jour (on peut
simplement créer des « calques » personnels incorporant des notes
sur les modifications intervenues, mais cette solution est lourde et
peu fiable).
Les éditeurs proposent seulement des « reprises » des supports
anciens et leur remplacement par des cartes fraîches dans des
conditions peu attractives (actuellement environ 50% du prix de
vente des cartes neuves).
Points à examiner dans le choix d’une cartographie électronique :
· Vérifier que la date de mise à jour du support qui vous est remis,
(CD, cartouche, ) est récente et que les documents incorporés
correspondent bien à l’indication de date de mise à jour !
· Vérifier que les corrections aux cartes fournies sont faites.
C’est loin d’être toujours le cas ; certaines des corrections
supposées l’être à la date de mise à jour indiquée par l’éditeur
manquent ou sont mal faites, ce qui peut créer des risques.
La présentation des systèmes de navigation électronique que vous venez de
parcourir a pour objectif de vous éviter de faire des erreurs, aussi bien dans
le choix d’un système que dans son utilisation.
Dans ce domaine, la qualité a un coût et la fiabilité des documents et des
systèmes de lecture doit être prise en compte dans le choix. Il s’agit d’un
investissement généralement coûteux, qui doit être aussi sécurisant et
durable que possible. En mer, le gadget est à proscrire.
Pour ne pas regretter votre choix, vous devrez aller assez loin dans le détail
des comparaisons.
Pour le logiciel, vous pourrez profiter des possibilités d’essai gratuit par
téléchargement offertes par les fournisseurs
Pour les cartes, le choix est plus difficile et vous ne pourrez plus compter que
sur vous-même et sur les tests de la presse spécialisée, des associations de
plaisanciers ou par la pratique d’autres navigateurs, pour autant qu’ils soient
impartiaux et bien informés.
A l’usage, la cartographie électronique à bord apporte une incontestable
facilité d’utilisation, et de sécurité, quand tout se passe bien.
Si des difficultés surgissent, vous pouvez vous trouver en réelle difficulté.
D’où la nécessité de conserver un minimum de cartes « papier », vous
permettant de rejoindre un abri sans aide extérieure.
– 58 –
Chapitre 7 RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT
La navigation de plaisance, comme toute activité humaine, a un impact sur
l’environnement.
L’étude du Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports
Nautiques « Nautisme et Environnement » de décembre 2007 indique que
« le nautisme (plaisance et toutes activités de loisirs en bord de mer)
représente une fraction très inférieure à 1% du total des pollutions du milieu
maritime, sachant que près de 80% de la pollution provient de sources
terrestres…. Le nautisme est cependant souvent montré du doigt car son
activité est visible du grand public, alors que les principales sources de
pollution sont mal connues de ce même grand public. Le nautisme est en fait
une des premières victimes de la pollution des mer, « son développement
pouvant être compromis par un environnement dégradé »
L’impact du nautisme sur l’environnement se situe à trois niveaux :
· Les bateaux et leur cycle de vie, de la construction à la fin de vie,
· Les ports et mouillages, qui ne sont pas neutres sur la qualité de
l’environnement et surtout des paysages,
· L’utilisation des bateaux.
Les problèmes d’environnement liés aux filières industrielles de la
construction de bateaux et de ports sont trop complexes pour être abordés
dans ce Code des Bonne Pratiques. Ils n’en concernent pas moins l’UNAN
qui représente les plaisanciers dans les nombreux groupes de travail qui se
penchent sur ces questions.
En revanche, un chapitre sur les comportements à développer ou à proscrire
dans la pratique de la plaisance trouve parfaitement sa place dans ce livret
et justifie sa large diffusion.
La place beaucoup plus importante consacrée aujourd’hui au Chapitre
« Environnement » par rapport à l’édition 2004, 11 pages au lieu de 3 1/2,
témoigne de l’attention consacrée par les plaisanciers au milieu marin et du
développement des règlementations et des techniques de prévention.
L’utilisation d’un bateau de plaisance par un équipage respectueux de
l’environnement et qui applique les recommandations de ce Code n’a
qu’un impact très faible sur l’environnement marin.
Quelques gestes simples, qui devraient être connus de tous et devenir
réflexes, pourraient encore diminuer l’impact sur le milieu.
Inversement, certains comportements peuvent entraîner des
dommages parfaitement évitables.
– 59 –
Les conseils qui vont être donnés reposent sur les études scientifiques
sérieuses disponibles à l’heure actuelle. Ils visent avant tout l’efficacité vis-àvis
de la qualité du milieu. Ils peuvent s’éloigner de certaines idées en vogue
qui reposent davantage sur des bases dogmatiques que factuelles.
Les durées d’élimination dans l’eau de mer sont souvent très longues et
certains produits ménagers produisent en se décomposant des résidus
toxiques pour la faune et la flore. Les sources diffèrent sur ces durées mais
les ordres de grandeur suivants sont réalistes :
– boites de conserve aluminium : > 100 ans, fer 50 à 100 ans,
– plastiques : 10 à 100 ans selon l’ultraviolet reçu, avec un processus de
dégradation qui peut générer des sous-produits toxiques,
– verre : 10 ans pour devenir des petits galets translucides, élimination
en plusieurs siècles au mieux
– papier et carton : 1 mois, emballages 1 à 15 ans
– hydrocarbures : 1 à 20 ans pour disparaître totalement.
– matières fécales : 3 heures à 3 jours pour les germes en eau de mer,
davantage en eaux saumâtres et pour certains virus.
10 domaines principaux seront couverts :
Les déchets ménagers,
Les eaux noires (WC),
Les eaux grises (éviers et lavabos),
Les hydrocarbures et eaux de cale,
Les déchets techniques (batteries, solvants, métaux,…)
La consommation d’eau douce et d’énergie,
Le bruit, les odeurs et la propreté générale,
L’impact des animaux domestiques ou sauvages,
Les carénages et peintures anti-fouling,
La préservation de la faune et de la flore.
– 60 –
A-/ LES DECHETS MENAGERS
La vie à bord en dehors d’un port pose le problème du stockage des ordures
ménagères avant leur reprise par les systèmes de collecte à terre.
Compte tenu de la nature de nos déchets ménagers (emballages,
bouteilles,…) et de leur durée d’élimination, l’essentiel devra être conservé à
bord jusqu’au prochain port ou mouillage équipé de poubelles.
On n’abandonnera aucun déchet ménager en dehors de circuits de
collecte organisés, en particulier sur les îles.
Pour toutes ces raisons, il convient de prévoir et d’organiser à bord le
stockage provisoire des déchets :
· Bien gérer la question des emballages au moment des achats,
· Organiser le stockage des déchets et préparer le tri sélectif,
Etre créatif, il y a toujours des recoins disponibles en bateau !
· Penser à compacter,
· Rappeler aux constructeurs qu’ils dotent leurs bateaux de bars
attrayants mais sont moins généreux sur l’espace alloué aux
déchets inévitables. Marketing oblige ?
N’oubliez pas que certains déchets :
· Peuvent blesser si vous les abandonnez à terre ou en mer (verre,
boites de conserve, hameçons),
· Peuvent tuer des mammifères marins ou des tortues (sacs de
plastique),
· Sont très néfastes pour le milieu (restes de détergents, produits
chimiques, aérosols,…)
· Sont la cause de fréquentes pannes moteur graves (obstruction du
refroidissement par les sacs en plastique, avaries d’hélice ou d’arbre
par des restes de cordages ou de filets, qui peuvent créer
d’importantes voies d’eau).
Les restes d’aliments frais sont parfois lents à se dégrader, mais surtout
diminuent la teneur de l’eau en oxygène, ce qui peut asphyxier certains
animaux ou planctons et diminue la capacité d’auto épuration de la mer.
En Méditerranée, on ne jettera aucun reste alimentaire à l’eau,
ni aucun papier.
En Atlantique ne rejeter aucun élément supérieur à 25 mm
à moins de 3 milles de la côte,
On ne rejette JAMAIS et NULLE PART d’éléments en plastique.
– 61 –
B-/ UTILISATION DES WC DU BORD
La densité de bateaux habitables, particulièrement dans les baies sans
marées ni courants, a rendu nécessaire la mise en place de restrictions à
l’usage des WC du bord dans certaines zones sensibles.
Outre la pollution visuelle générée par les rejets des WC (appelés « eaux
noires »), ceux-ci peuvent, en cas de concentration, entraîner des
fermentations nauséabondes, des proliférations d’algues, la destruction de
certaines espèces de flore et des risques viraux. Il s’agit davantage d’un
problème sanitaire qu’environnemental. Sur le plan chimique et
bactériologique, ces rejets sont minimes en comparaison de ceux dus à
l’agriculture ou aux stations d’épuration en surcapacité. Cela ne nous
exonère pas de gérer les eaux noires et de respecter les indications qui vont
suivre.
Il n’existe pas de réglementation internationale ou nationale interdisant aux
bateaux de plaisance de moins de 15 personnes de rejeter des eaux noires à
la mer, en dehors des ports et de quelques zones protégées bien
spécifiques.
La seule obligation est celle de la Loi sur l’Eau 2006-1772 du 30 décembre
2007, dont l’article 43 dispose que « les navires de plaisance équipés de
toilettes et construits après le 1er janvier 2008 accédant aux ports et aux
zones de mouillage et d’équipement léger sont munis d’installations
permettant soit de stocker, soit de traiter les eaux usées de ces toilettes ».
Par ailleurs, les règlements de police de nombreux ports interdisent d’y
utiliser les toilettes du bord si leurs effluents sont déversés à la mer.
En pratique :
· On recommande fortement aux navigateurs de plaisance
d’utiliser les installations sanitaires des ports.
· On est en droit d’attendre des ports la présence d’installations
sanitaires propres, ouvertes 24 h / 24 et proches des amarrages
(moins de 200 mètres, on constate malheureusement que le taux de
fréquentation diminue sensiblement avec la distance….).
Tout cela est loin d’être toujours le cas et notre pays se compare
défavorablement à de nombreux autres pays européens.
· La Loi impose à tous les bateaux mis sur le marché à partir du
1/1/2008 et qui accèdent aux ports ou aux zones de mouillage et
d’équipement léger de s’équiper de bacs de rétention ou d’unités de
traitement des eaux noires. On attend avec impatience l’arrivée sur le
– 62 –
marché de micro-centrales d’épuration qui rejettent de l’eau propre,
sans avoir à stocker les eaux noires. Les bacs de rétention deviennent
en effet malodorants s’ils sont mal installés ou s’ils ne sont pas
régulièrement nettoyés avec des produits désinfectants plus nuisibles
pour le milieu que les eaux noires elles-mêmes.
· Lorsque les ports ne disposent pas d’installation de vidange des bacs
de rétention des eaux noires, ou que le prix auquel le service est
facturé est prohibitif, on peut vidanger les bacs à la mer, à condition
que ce soit toujours hors du port, de préférence à plus d’un mille
de la côte, et navire en route pour assurer la dilution.
C-/ LES EAUX « GRISES »
Les eaux grises désignent les eaux de lavage intérieur (évier, lavabo,
douche) ou de lavage du bateau lui-même.
Ces eaux contiennent peu de déchets organiques et ne sont nuisibles à
l’environnement que par les détergents et produits tensioactifs qu’elles
contiennent pour dissoudre les graisses.
Les tensioactifs sont beaucoup plus dangereux pour l’environnement que
nombre d’autres produits sur lesquels l’opinion publique semble concentrer
ses attaques sans véritable justification scientifique (exemple : les eaux
noires, le cuivre,…). Ils détruisent, par nécrose, la faune et la flore marines.
Les règles européennes imposent que tous les détergents ménagers soient
biodégradables à 80 % en 28 jours (Règlement 648/2004). Ce niveau n’est
pas satisfaisant dans la mesure où il existe maintenant, à un prix à peine
supérieur, des détergents dégradables à 100 % en moins de 28 jours.
Des produits à biodégradabilité très améliorée sont enfin distribués par
de nombreux shipchandlers, mais pas par tous !
Plaisanciers, n’utilisez que ces produits 100 % biodégradables.
Le surcoût sera négligeable sur le budget navigation.
On peut regretter cependant :
· Que l’étiquetage ne fasse pas clairement apparaître les teneurs en
produits non biodégradables et les durées de biodégradabilité, le
choix du bon produit étant très difficile pour un non spécialiste,
· Que tous les habitants des zones côtières n’utilisent pas ces
détergents biodégradables car 50 % au mieux sont détruits dans les
stations d’épuration, le reste se retrouvant dans les rivières et à la
mer.
– 63 –
D-/ HYDROCARBURES ET EAUX DE CALE
La présence d’hydrocarbures en quantité croissante dans l’eau de mer a des
conséquences sur la teneur des mollusques en HAP (hydrocarbures), et sur
la vie des faune et flore marines.
Les teneurs en hydrocarbures de la mer sont en augmentation avec la
concentration des activités maritimes, professionnelles ou de plaisance et les
activités terrestres des bassins versants, transports et chauffage.
Il convient donc d’être vigilant.
Les rejets d’hydrocarbures par les moteurs marins répondent aux obligations
de la Directive européenne 2003-44. Ils sont sévèrement limités, aussi bien
pour des moteurs Diesel qu’à essence, 4 temps ou 2 temps à injection
directe de l’huile, séparée de l’alimentation en carburant. Les règles
européennes applicables aux moteurs depuis le 1er janvier 2007 sont les plus
strictes au monde. La pollution de la mer par les nouvelles générations de
moteurs marins, déjà présents sur le marché, va donc baisser rapidement et
de façon significative.
Quatre gestes doivent néanmoins devenir automatiques :
· Eviter les débordements de carburant à l’avitaillement. Les nables de
remplissage sont peu efficaces pour arrêter la pompe en fin de
remplissage. Il convient donc d’être très attentif et d’arrêter la
distribution manuellement, sans compter sur l’automatisme.
· Ne jamais rejeter d’huile de vidange en dehors des réceptacles mis à
disposition par de nombreux ports de plaisance et les déchetteries.
· A noter que l’on trouve rarement de conteneur permettant de se
débarrasser du gazole souillé provenant des nettoyages de
réservoirs rendus nécessaires par la prolifération l’algues qui
obstruent les filtres et sont souvent la cause des pannes de moteur.
· En fin de période d’hivernage, purger le circuit de refroidissement
primaire des produits anticorrosion mis en place. La remise en route
du moteur à flot se traduirait par le déversement de +/- 5 litres d’un
liquide minéral et d’inhibiteurs de corrosion polluants.
· Les eaux de cale des bateaux de plaisance modernes sont séparées
des hydrocarbures, retenus dans la gatte moteur qui recueille les
fuites d’huile et de gazole. En l’absence de gatte, installer un filtre
retenant les hydrocarbures sur la crépine de pompe de cale. Pour le
nettoyage de la gatte, on utilisera les tissus spéciaux à fort pouvoir
absorbant, disponibles chez les shipchandlers. Ils seront éliminés
dans le circuit « chiffons gras » des ports et déchetteries.
– 64 –
E-/ LES DECHETS TECHNIQUES
Les plaisanciers sont sensibles au devoir d’éliminer correctement les
produits nocifs.
Des points de collecte s’ajoutant aux déchetteries municipales sont
disponibles dans certains ports. Bravo ! Il reste à les généraliser dans les
ports qui n’en sont pas équipés et accueillent de nombreux visiteurs ou
offrent des zones de maintenance.
Les produits techniques à y déposer pour élimination ou pour recyclage sont
les suivants (liste non limitative) :
· Batteries, piles, matériels électroniques hors d’usage,
· Tous métaux lourds, et notamment les 3 plus dangereux d’entre eux,
Mercure, Cadmium et Plomb. Ils entrent en proportion très variable
dans la composition de produits utilisés à la plaisance : piles et
batteries, alliages pour améliorer la résistance mécanique des
métaux de base et leur résistance à la corrosion marine, circuits
électroniques,…Tous les matériaux susceptibles d’en contenir
doivent impérativement être confiés à des circuits de recyclage. Les
métaux lourds ont l’avantage d’être recyclables, ce qui préserve la
ressource et limite leur extraction, qui impacte aussi l’environnement.
· Peintures et solvants, produits chimiques, aérosols, engins
pyrotechniques périmés à condition de trouver des circuits qui les
acceptent (fusées parachute, feux à main et fumigènes de plus de
10 ans qu’il n’est pas conseillé d’utiliser lors de « journées de
sécurité » à titre d’exercice),
· Textiles imprégnés d’hydrocarbures,
· Textiles hors d’usage (vieilles voiles, cordages, filets),
· Plastiques et emballages divers non repris dans le tri sélectif des
déchets ménagers.
F-/ EAU DOUCE ET ELECTRICITE
L’eau douce est une denrée de plus en plus précieuse qu’il est choquant de
voir répandre en arrosages quotidiens de bateaux.
Le rinçage modéré de matériel salé par les embruns se justifie pour éviter
moisissure, corrosion ou usure prématurée. La propreté du bord peut y
gagner aussi. Mais le gâchis auquel on assiste parfois, même en période de
restrictions, est inadmissible et doit être proscrit !
– 65 –
On ne saurait invoquer l’excuse qu’à terre on aurait consommé bien
davantage d’eau douce !
2 actions « citoyennes » sont possibles en la matière :
· Sensibiliser les maniaques du tuyau et tous les plaisanciers, en
particulier ceux qui sont en escale sur les îles où le problème de
l’eau est aigu,
· Inciter les ports, dont la facture d’eau représente une composante
non négligeable des charges, donc du tarif des locations d’anneaux,
à adopter une attitude plus coercitive et des modes de facturation
dissuadant le gaspillage.
La consommation d’électricité à bord ne constitue pas un problème
environnemental.
Les voiliers sont limités en énergie lorsqu’ils sont à la mer, et donc
faiblement dotés en appareils ménagers, sans parler bien sûr des
conditionnements d’air, terriblement voraces.
Les bateaux à moteur de grande taille sont moins économes en énergie.
Mais le problème ne devient sérieux que lorsqu’ils doivent faire fonctionner
un groupe électrogène de façon permanente. Même bien insonorisés, ces
engins restent bien audibles et odorants.
De plus en plus fréquemment, les ports de plaisance demandent aux
navigateurs de ne pas laisser d’appareil sous tension permanente en 220
volts, davantage pour des impératifs de sécurité (éviter des incendies qui se
propagent le long d’un ponton) que pour des raisons d’économie. Des abus
sont cependant constatés lorsque des bateaux inoccupés sont chauffés en
permanence.
Certaines installations récentes coupent l’alimentation après 24 heures
d’utilisation, obligeant à venir réarmer le disjoncteur. Cette mesure ne nous
choque pas : les batteries, éventuellement complétées par un panneau
solaire, permettent normalement d’assurer l’alimentation des systèmes
nécessaires en période d’inactivité ; quant aux dispositifs d’absorption
d’humidité, il en existe qui sont autonomes (chimiques) ou dont le
fonctionnement intermittent suffit à assécher l’atmosphère.
– 66 –
G-/ BRUITS, ODEURS ET PROPRETE
Il s’agit autant de savoir-vivre et de respect des personnes que de protection
de l’environnement et du calme. Le calme permet en effet aux animaux
sauvages, poissons, oiseaux ou mammifères, de cohabiter avec l’homme
dans un cadre aussi proche que possible du milieu naturel.
Les recommandations que l’on peut formuler sont donc simples :
Tout ce qui peut déranger voisins ou environnement est à proscrire.
Bruit : TV ou radio, drisses contre les mâts, annexes au moteur (les enfants,
qui en sont de gros consommateurs, peuvent ramer ou godiller, cela
constitue un sport recommandé et sans danger), navettes et bateaux de
servitude des ports qui observent rarement les limites de vitesse qu’ils
demandent à leurs clients de respecter,
Odeurs : la qualité de l’environnement est aussi olfactive et les gaz
d’échappement sont difficiles à supporter, tout comme les appâts, les pêches
vieillissantes, les fritures et barbecues, les solvants, les cuves à eau noire
mal entretenues,….
Aspect visuel et propreté :
Le séchage de linge sur les filières est pratique mais inélégant ; la vaisselle
sur les pontons reste inévitable sur les très petits bateaux mais doit rester
cantonnée aux heures des repas et ne pas gêner le passage.
H-/ IMPACT DES ANIMAUX DOMESTIQUES ET SAUVAGES
Les animaux, domestiques ou sauvages, produisent dans leurs excréments,
malgré la différence de poids, des microbes pathogènes en quantité très
supérieure à celle de l’homme.
Les très sérieuses institutions que sont le « Journal of applied
bacteriology » anglais et le « Journal of the water pollution control
Federation » de Washington DC, américain, ont chiffré cette particularité :
Un chien produit autant de streptocoques par jour que 218 humains
Un canard « « « « « 40 «
Un porc « « « « « 504 «
· Evitons donc les chiens sur les plages ou les pontons, et habituons leurs
propriétaires à ramasser les déjections avant qu’elles ne soient à la mer,
· Les germes pathogènes en mer proviennent surtout du ruissellement
depuis les terres d’élevage, les zones urbaines et des proliférations
d’oiseaux sauvages.
– 67 –
I-/ PEINTURES ANTIFOULING ET CARENAGES
Contrairement aux indications qui peuvent encore circuler, les antifoulings
des bateaux de plaisance ne contiennent plus depuis longtemps de biocides
agressifs tels que le TBT, interdit en principe de production depuis 2003.
Il devrait avoir été enlevé par grattage de tous les navires depuis le 1er
janvier 2008. Mais les stocks disponibles sembleraient être encore utilisés
par certains navires professionnels.
Les produits actifs des antifoulings actuels sont essentiellement des oxydes
du cuivre (Cu2O). D’autres bactéricides et algicides sont ajoutés en très
petites quantités pour éviter le « voile gras », prélude à l’installation des
incrustations. Les additifs tels que les triazines, dont l’Iragarol 1051, le
Diuron, le Lindane, ne sont pratiquement plus utilisés par les producteurs
européens d’antifouling (ils figuraient dans moins de 1,8 % des antifoulings
recensés en France en 2007, et seulement pour des produits très
spécifiques). En revanche, ils restent utilisés en agriculture ou en jardinage
(Diuron), en revêtements extérieurs (Irgarol 1051) et finissent leur vie en
mer par ruissellement.
Parmi les additifs, figure aussi le chlorothalonil, largement utilisé dans les
grandes cultures, en viticulture et en maraîchage.
Concernant le cuivre, on relève une légère augmentation de la teneur en
cuivre des sédiments, qui se retrouve en partie dans l’analyse des chairs de
mollusques. Les niveaux actuels ne posent pas de problème de toxicité, ni
aux coquillages ni à l’homme.
A propos du Cuivre, il convient de savoir que la totalité de l’antifouling utilisé
annuellement par la plaisance contient environ 40 tonnes de Cu métal par
an, qui sont libérées sur l’ensemble des côtes françaises. Dans le même
temps, la viticulture, à travers les traitements fongicides déverse environ
13.000 tonnes de Cu métal, ceci n’incluant ni l’arboriculture ni le jardinage. Il
convient donc de relativiser les problèmes. La recherche de solutions
alternatives peut faire espérer la découverte de produits à impact nul sur le
milieu (silicones, méthodes biologiques,…) mais à quel horizon ? Et leur
production sera-t-elle sans impact ?
En pratique, on conseille d’éviter de caréner au jet haute pression sur
des cales ou terre-pleins non équipés de récupération des eaux de
carénages avec retraitement des biocides récupérés.
– 68 –
J-/ PRESERVATION DE LA FAUNE ET DE LA FLORE
L’activité de plaisance dans les zones où il y a concentration de bateaux et
où la faune et la flore sont particulièrement intéressantes ou fragiles, peut
entraîner des dommages sur certains éco-systèmes.
Il est important de connaître les gestes qui contribuent à la préservation de la
bio-diversité et des habitats naturels.
Des conseils ou mises en garde visant à préserver l’environnement marin ont
été formulés à diverses reprises dans ce Code des Bonnes Pratiques. Nous
souhaitons ici compléter ou rappeler les points les plus fondamentaux.
· Pêcheurs en mer, respectez la réglementation sur les engins de
pêche, les tailles minimales, les espèces protégées et les périodes de
reproduction, même si cela n’est pas obligatoire (voir page 69 et
suivantes)
N’hésitez pas, comme le font certaines associations, à demander à
leurs membres, qui le respectent volontiers, d’augmenter les tailles
minimales des prises sensiblement au-dessus des obligations légales.
Ne vous comportez pas en prédateurs : limitez vous strictement à la
consommation familiale. Ne concurrencez pas les professionnels.
· Navigateurs côtiers, hauturiers ou de bord de plage, sachez que les
déchets ménagers peuvent tuer certains mammifères marins. Les
rejets de matières organiques, de détergents ou de produits chimiques
sont également fatals à nombre de micro-organismes marins.
· Les mouillages sur ancre abîment les fonds fragiles. Préférez les
bouées et demandez aux municipalités qu’elles en installent. S’il faut
mouiller sur ancre, préférez les fonds de sable aux herbiers.
· Lorsque vous débarquez sur des îlots, respectez les indications
relatives aux périodes de nidification ou d’interdiction de débarquer.
Ne ramassez pas n’importe quel coquillage, n’abîmez pas les plantes
souvent fragiles et parfois rares.
N’approchez pas des animaux, réduisez le bruit à leur proximité.
Ne pas les poursuivre ni les encercler, ne pas leur donner de
nourriture.
Ne laissez pas vos animaux domestiques libres, ils causeraient
d’importants dégâts. Evitez absolument de débarquer vos chiens
pendant la nuit pour le confort du bord (De tels comportements sont
malheureusement observés !).
Ne laissez rien sur les îles, sauf si des conteneurs sont prévus.
Pour d’autres recommandations, voir Chapitre 12 D § 2 Pages 82 à 84
– 69 –
Chapitre 8 PECHE EN MER
Périodiquement la pêche de plaisance est mise en cause dans l’épuisement
de la ressource halieutique. La part du prélèvement par les pêcheurs de
plaisance embarqués n’est pourtant, selon les diverses estimations connues,
que de l’ordre de 2 % du prélèvement déclaré par les professionnels (ventes
en criée + rejets à la mer des espèces et individus non commercialisables +
ventes hors criées ).
La pêche maritime n’est pas une « production » contrairement à ce que
certains laissent croire, mais une « cueillette » qu’il convient de gérer !
Aussi nous recommandons à chacun de s’informer auprès de
l’Administration des Affaires Maritimes des règlements locaux et de suivre
les quelques principes de bon sens suivants pour concourir à préserver la
ressource.
Observez rigoureusement les tailles minimales rappelées dans les
tableaux ci-après. Une des raisons, sinon la principale, de la
diminution de la ressource est due au fait que les poissons sont pêchés
trop jeunes, avant qu’ils ne soient en âge de se reproduire.
L’observation des tailles minimales est donc un impératif.
Respectez les zones de pêche interdite
Evitez de pêcher pendant les périodes de frai. C’est en effet la période
où les espèces se rassemblent pour se reproduire et au cours de
laquelle elles sont particulièrement vulnérables.
Les manquements à la réglementation de la pêche sont à combattre
fermement. La ressource halieutique n’est pas inépuisable, aussi
chacun doit restreindre ses prises au strict besoin de la « table familiale ».
Il convient de dénoncer toutes les démarches qui nuisent à la
ressource : braconnage, revente, colportage, chalutage dans la bande
littorale des 3 milles nautiques, emploi d’engins prohibés,….
Résumé de la réglementation de la pêche de plaisance :
Le calage (mouillage) des casiers est réglementé. Les bouées d’orin
doivent porter le numéro d’immatriculation du bateau ou de
l’autorisation. Ne jamais caler d’engins de pêche dans les chenaux et
passages, notamment ceux pratiqués de nuit.
La vente et le colportage de la pêche par les plaisanciers sont interdits,
Ne pas endommager les engins de pêche des autres et notamment ceux
des professionnels. S’abstenir de prendre connaissance de leur
contenu, même par simple curiosité.
– 70 –
Sur le plan de la sécurité de la navigation, les engins de pêches mal
installés (orins flottant en surface) ou mouillés dans les passages
fréquentés constituent un danger certain pour les gouvernails, les
hélices et leurs arbres ; ils peuvent provoquer des avaries graves.
Les navigateurs (professionnels ou de plaisance) qui constatent la
présence d’objets flottants ou sous la surface dangereux pour la
navigation (identifiés ou non ) ont le devoir de prévenir les autorités
maritimes (via les CROSS).
Un engin non identifié est considéré par les règlements comme une épave
et peut être relevé par les instances chargées de faire respecter la
règlementation.
Les engins de pêche autorisés sur les bateaux de plaisance
immatriculés varient selon les régions. Il est impératif de s’informer
auprès des Affaires Maritimes ou de des associations locales de l’UNAN sur
les réglementations régionales en vigueur.
Sont autorisés en général :
– Lignes de bord avec au maximum 12 hameçons pour l’ensemble,
– 2 palangres avec 30 hameçons chacune,
– 2 casiers,
– 1 foëne et une épuisette (ou « salabre »),
– En Mer du Nord, Manche et Atlantique,1 trémail de 50 mètres maximum,
– En Bretagne et en Atlantique, un carrelet par bateau et trois balances par
personne.
– En Méditerranée une grapette à dents, destinée à la capture des
coquillages.
– 71 –
TABLEAU DES TAILLES MINIMALES
Poissons – Crustacés – Coquillages
Informations données à titre indicatif pour la Manche et l’Atlantique, sous réserve de
modification par l’administration.
Il appartient à chacun de s’informer localement auprès du service des Affaires Maritimes.
Poissons
Crustacés
Araignée de mer 12 cm
Crabes (Tourteau) 14 cm
Crevettes 3 cm
Etrilles 5 cm
Homard 8,5 cm
Langouste 23 cm
Langoustine entière 8,5 cm (4)
Coquillages
Bulot 4,5 cm
Clam 4,5 cm
Coque 3 cm
Coquille St Jacques 10 cm
Huître creuse 30 gr
Huître plate 5 cm
Moule 4 cm
Ormeau 8 cm
Palourde 4 cm
Pétoncle 3,5 cm
Praire 4 cm
Aiguillette (Orphie) 30 cm
Alose 30 cm
Barbue 30 cm
Bar commun 36 cm
Cabillaud 35 cm
Céteau 15 cm
Chinchard 15 cm
Congre 58 cm
Dorade grise 23 cm
Dorade royale 19 cm (1)
Hareng 20 cm
Julienne 63 cm
Lieu jaune 30 cm
Lieu noir 35 cm
Limande 23 cm (2)
Limande sole 25 cm
Maigre 45 cm
Maquereau 20 cm
Merlan 27 cm
Merlu 30 cm (3)
Mulet 20 cm
Plie 25 cm
Rouget 15 cm
Sardine 11 cm
Sole 24 cm
Turbot 30 cm
(1) Uniquement au Sud du 48° parallèle ;
(2) 15 cm au Nord du 48° parallèle ;
(3) 27 cm au Sud du 48° parallèle ;
(4) 7 cm au Sud du 48° parallèle.
– 72 –
TABLEAU DES TAILLES MINIMALES
Poissons – Crustacés – Coquillages
Informations données à titre indicatif pour la Méditerranée, sous réserve de
modification par l’administration.
Il appartient à chacun de s’informer localement auprès du service des Affaires Maritimes.
Poissons
Crustacés
Araignée de mer 12 cm
Crevettes grises et roses 3 cm
Crevettes rouges 12 cm
Etrille 5 cm
Homard 23 cm
Langouste rose et rouge 21 cm
Langouste 18 cm
Coquillages
Coque ou Hénon 3 cm
Coquille St Jacques 10 cm
Huître creuse 6 cm
Huître plat 6 cm
Moule 4 cm
Olive 2,5 cm
Oursin 3,5 cm
Praire 4 cm
Palourde commune, grise, rose
3,5 cm
Palourde bleue, jaune, clovisse
3 cm
Pétoncle 4 cm
Telline 2,5 cm
Vénus 2,8 cm
Alose 30 cm
Anguille moins de 22 au kg
Baudroie (lotte) 30 cm
Cardine à quatre tâches 20 cm
Dorade royale 20 cm
Espadon 120 cm
Baudroie (lotte) 25 cm
Lamproie 27 cm
Maquereau commun 22 cm
Maquereau espagnol 15 cm
Merlu 20 cm
Mérou 45 cm
Mulet muge 20 cm
Pagre commun 20 cm
Raie (pastenague et torpille) 36 cm
Sar 15 cm
Sole 20 cm
Thon blanc germon 3 kg
Thon rouge 30kg ou 115 cm
Autres poissons (sauf anchois,
argentine, éperlan, lançon, monnet,
prêtre, sardines, sprat) 12 cm
– 73 –
Chapitre 9 BONNE CONDUITE AU PORT
ET AU MOUILLAGE
Les navigateurs recherchent dans la plaisance une source de calme et de
détente. La règle de conduite sera donc simple :
« Eviter tout ce qui peut déranger vos voisins ».
Sur l’eau, au mouillage ou au port, on s’efforcera donc :
· De ne pas infliger à ses voisins de bruits de musique, TV ou radio,
notamment le soir (n’oubliez que sur l’eau, de nuit ou sans vent, les
bruits s’entendent beaucoup plus loin qu’à terre),
· De modérer les équipages bruyants ou d’autoriser les enfants à jouer
avec l’annexe à l’aviron plutôt qu’au moteur,
· D’empêcher les bruits de drisses, même et surtout lorsqu’on ne
passe pas soi-même la nuit à bord,
· D’éviter de faire tourner le moteur pour recharger les batteries au
mouillage plus de quelques minutes (un diesel fonctionnant à vide
s’use davantage que s’il était en charge),
· D’éviter les odeurs nauséabondes ou désagréables (échappement,
solvants, appâts, pêche,...),
· De garder les bateaux « présentables » ; la lessive en particulier ne
peut être évitée mais le séchage est rarement décoratif : s’efforcer
qu’il reste discret et temporaire.
A-/ DANS UN MOUILLAGE, FORAIN OU ORGANISE
· Respectez les zones de mouillage interdit figurant sur les cartes
marines, et ne mouillez pas dans les chenaux.
Mouillez sur des fonds de sable plutôt que sur des herbiers pour
éviter de les fragiliser : ils abritent une faune marine diversifiée.
· Utilisez des apparaux de mouillage adaptés : poids de l’ancre et
longueur de chaîne ou de cordage suffisants pour ne pas déraper et
être à l’origine d’avaries. Si l’on utilise un orin, le lester avec un
plomb de pêche pour l’empêcher de flotter en surface et d’être un
danger pour les hélices.
– 74 –
· Respectez les distances nécessaires par rapport aux voisins pour
éviter sans risque quand le vent tournera : en été, par beau temps,
les côtes sont très sensibles aux effets de brise thermique et les
vents changent de direction et de force pendant la nuit. Il est
important pour la sécurité et pour votre tranquillité d’anticiper ces
rotations du vent.
· Assurez-vous que le fond sera suffisant à marée basse.
· De nuit, allumez un feu de mouillage (feu blanc de tête de mât ou
mieux lampe à l’avant du bateau à 2 mètres au-dessus du pont).
Repérez avant la nuit les possibilités de départ en cas d’urgence
météo (noter les caps et mémoriser les dangers).
· N’utilisez pas de bouées de mouillage privées sans accord du
gestionnaire. Ces bouées sont généralement marquées et il s’agit
d’un geste de courtoisie élémentaire. Si vous deviez utiliser un
mouillage privé sans accord, laissez à bord quelqu’un qui puisse
déplacer le bateau en cas de retour de l’occupant légitime ou de
mauvais temps (le type de bateau pour lequel le mouillage est prévu
est rarement connu, ce qui entraîne des risques).
· Réduisez votre vitesse dans les mouillages, même forains, pour
atténuer votre sillage et respecter ainsi la sécurité des petites
embarcations et la tranquillité des bateaux habités.
· Respectez l’environnement et ne jetez à la mer ou à terre aucun
déchet, même si vous pensez qu’il s’éliminera rapidement. Le dépôt
des ordures ménagères du bord dans un circuit de collecte est moins
facile au mouillage que dans une marina. Respectez encore plus
scrupuleusement les consignes déjà données ( Chapitre 7 – A p.60 ).
B-/ DANS UN PORT OU UNE MARINA
· Attribution d’un emplacement : contacter la capitainerie (par VHF
directement sur le canal 09, jamais sur le canal 16) : elle indiquera
l’emplacement à utiliser pour éviter d’occuper une place déjà affectée
ou vous accueillera à l’entrée du port pour vous guider.
· Amarrage : ne pas utiliser les amarres qui peuvent se trouver à
l’emplacement attribué mais uniquement les vôtres.
Dans les ports sujets au clapot, ne pas trop raidir vos amarres pour
éviter les chocs destructeurs pour les taquets et les cordages (mieux
encore : prévoyez des amortisseurs).
– 75 –
· Utiliser des défenses souples et propres (si elles grincent, une goutte
de produit à vaisselle peut faire des miracles).
· L’étrave, l’ancre ou le balcon ne doivent pas dépasser l’aplomb
des pannes. Cela gêne le passage et peut blesser.
· Ne pas stocker chariots, vélos ou matériel sur les pannes, ne pas y
pêcher ni circuler en vélo. Pensez aussi à vos déplacements
nocturnes et à la qualité bactériologique de la mer : ramassez les
souvenirs qu’y laisseraient vos chiens (Risques biologiques, reportez
vous à la page 66)
· Amarrage à couple et passage par les bateaux voisins :
C’est une question sensible qui permet de tester le savoir-vivre des
équipages et requiert discrétion et courtoisie. On ne peut s’opposer ni
aux instructions du personnel du port ni au passage des équipages
des bateaux à couple.
Si possible, mettre les grands bateaux à l’intérieur, pour qu’ils
n’écrasent pas les plus petits s’il y a du vent ou du courant.
Installer des gardes et porter des amarres à terre ou sur la panne.
S’entraider lors des arrivées est toujours apprécié et contribue à la
convivialité des ports.
S’amarrer dans le même sens.
Traverser toujours par l’avant du mât, le plus discrètement possible,
avec des chaussures propres et sans ferrures.
Les retours tardifs seront silencieux, les départs matinaux annoncés
la veille (si possible, se prépositionner à l’extérieur la veille).
· Propreté, vaisselle sur les pontons
Un lavage de vaisselle sur le ponton est tolérable pour un petit
bateau habitable s’il reste bref et discret ; l’annexion de la borne à
eau, l’exhibition prolongée de vaisselle sale, voire de détritus
malodorants, le sont moins.
Pour la lessive, préférez les locaux du port (lingerie, douches,…).
· N’encombrez pas les pannes de vos sacs, voiles, annexes,…
Evitez que l’on puisse trébucher sur les fils électriques et tuyaux
entre les bornes de distribution et votre bateau.
· Départ en croisière
Informez toujours la capitainerie de votre port d’attache lorsque vous
libérez votre mouillage pour quelques jours. Cela permettra
d’accueillir les visiteurs plus efficacement (inversement, vous serez
contents de bénéficier de la même facilité pour vos escales) et de
permettre que l’emplacement soit libre à votre retour.
– 76 –
Chapitre 10 PREVENTION DU VOL ET DU
VANDALISME
Les vols d’accessoires ou d’accastillage sont de plus en plus fréquents et
parfois le fait de plaisanciers eux-mêmes.
Les mesures de prévention collective n’ont pas fait la preuve de leur
efficacité, en dehors de l’installation de clôtures avec gardiennage
permanent ou de la vidéo surveillance.
Des précautions individuelles simples sont donc à recommander. Sans
supprimer tout risque, elles réduisent cependant ceux de disparition
d’équipement, de squat, voire de disparition du bateau lui-même :
· Ne pas laisser en permanence à l’extérieur des équipements de
valeur faciles à emporter,
· Marquer de façon indélébile (tatouage) les équipements qui restent à
l’extérieur (compas de route, indicateurs électroniques, antennes sur
balcon, moteur hors-bord, annexes,…) ou des matériels facilement
revendables installés à l’intérieur : ordinateurs, lecteurs de cartes, hifi
et vidéo,
· Conserver une copie des factures avec les numéros de série des
appareils électroniques,
· Prévoir une fermeture sérieuse des panneaux et coffres de
rangement qui, trop souvent, s’ouvrent avec un simple canif,
· Prévoir des nables de réservoir de carburant fermant à clé,
· Assurer une auto-surveillance entre voisins et entre navigateurs, ce
qui ne peut nuire à la solidarité des gens de mer,
· Informer le personnel des ports des vols ou détériorations et déposer
plainte auprès des autorités de police ; informer aussi vos
associations afin de pouvoir réagir collectivement et suivre le
déroulement des procédures,
· Prévoir l’installation de dispositifs de sécurité (alarmes), qui sont
rendus obligatoires par les compagnies d’assurance dans certains
pays,
· Eviter les facteurs de risque : tauds de cockpit qui favorisent
l’intrusion ou le squat en les rendant moins visibles, chauffages en
fonctionnement régulier qui attirent les visiteurs frileux (et créent de
sérieux risques d’incendie).
– 77 –
Chapitre 11 OBLIGATIONS DIVERSES
Zones de mouillage interdit
Les interdictions sont destinées à protéger des câbles ou conduites sousmarins
(électricité, téléphone ou eau), à faciliter la circulation dans les
chenaux d’accès, ou à éviter les zones de dépôt d’explosifs. Ces zones sont
indiquées sur les cartes marines.
La détérioration d’une conduite par une ancre est lourde de conséquences
pour les personnes desservies, îliens le plus souvent. Les coûts de remise
en état seraient à charge des fautifs, au grand déplaisir de leur assureur.
Ne soyez donc pas surpris que les autorités fassent respecter ces
interdictions souvent négligées par les navigateurs.
Les interdictions de mouillage visent aussi à protéger certains fonds fragiles
(herbiers et zones d’habitat de la faune et de la flore marines) de la
dégradation par les ancres. Dans ces zones, ne s’amarrer que si des corpsmorts
sont mis à disposition des plaisanciers de passage. (Intervenez auprès
des municipalités littorales pour que des bouées de mouillage plus
nombreuses soient installées pendant l’été, ce qui contribuerait aussi à
résoudre la saturation de certains ports en période estivale).
Zones de pêche interdite
Elles sont destinées à faciliter la reproduction de certaines espèces, la
protection des fonds sous-marins ou la sécurité de la navigation aux abords
des grands ports.
Plongeurs sous-marins
Les plongeurs sous-marins sont signalés de jour :
· Par une embarcation accompagnatrice munie du pavillon de code
Alpha (blanc et bleu),
· Si le plongeur est isolé, par un flotteur portant un pavillon rouge à
croix de Saint-André ou rouge à diagonale blanche.
De nuit, des signaux lumineux devraient être montrés par l’accompagnateur
ou le plongeur.
Les bateaux doivent toujours faire un large tour (au moins 150 mètres) et
ralentir pour éviter un accident. Dans la bande des 300 mètres, où se
trouvent généralement les plongeurs, ils ne doivent jamais dépasser 5
noeuds.
– 78 –
Chapitre 12 EMBARCATIONS LEGERES
Les embarcations légères comprennent :
· Les engins de plage,
· Les planches à voile,
· Les véhicules nautiques à moteur, VNM (scooters des mers),
· Les embarcations mues par l’énergie humaine non auto-videuses,
· Les embarcation mues par l’énergie humaine ET auto-videuses,
· Les dériveurs, quillards de sport, pneumatiques et canots à voile ou
à moteur.
Ces différentes catégories sont définies par la Directive Européenne
94/25/CE et reprises par la Division 240. Cette dernière traite de certaines
catégories d’embarcations qui ne sont pas concernées par la Directive
Européenne, notamment les engins de plage, les planches à voile et les
canoës ou kayaks, et fixe leurs conditions d’utilisation.
Certains types d’embarcations légères relèvent de règles de sécurité
spécifiques, en matière d’éloignement d’un abri ou de matériel de sécurité
obligatoire à bord (Voir Chapitre 1, A-4 page 13). Il s’agit des engins de
plage, des planches à voile, des embarcations mues exclusivement par
l’énergie humaine non auto-videuses et des véhicules nautiques à moteur,
VNM .
Toutes les autres embarcations légères, c’est-à-dire tous canots et bateaux
à voile ou à moteur relèvent des règles générales exposées au Chapitre 1-
A.3, pages 10 et suivantes.
A-/ ENGINS DE PLAGE
Ils ne sont pas autorisés à naviguer au-delà de la bande des 300 mètres et
jamais de nuit (entre le coucher et le lever du soleil)
Sur les plages, les zones délimitées par des bouées sphériques jaunes leur
sont interdites.
Des panneaux à pictogramme situés à terre indiquent les usages auxquels
sont destinées ou interdites les différentes zones. Respectez-les.
Des chenaux traversiers permettent aux embarcations de quitter ou de
rejoindre le rivage. Ils sont balisés par des bouées à marques cylindriques et
coniques jaunes.
Ces chenaux traversiers sont interdits aux nageurs (ce qui ne vous garantit
pas qu’il n’y en ait pas, restez vigilants).
– 79 –
B-/ PLANCHES A VOILE
Qu’elles soient classiques ou aéro-tractées, la règlementation les considère
comme des « engins de plage ».
Elles sont cependant autorisées à naviguer jusqu’à 2 milles du rivage,
uniquement de jour.
Respectez toujours certaines mesures de sécurité :
Prenez la météo avant de naviguer (disponible auprès des clubs, des ports
de plaisance, sur les radios locales ou les répondeurs téléphoniques de
météo marine),
– Informez vos proches de la zone où vous allez naviguer et pour combien
de temps, afin qu’ils puissent donner l’alerte en cas de retard,
– Si possible naviguez en groupe,
– Portez un gilet de sauvetage ou mieux une combinaison de protection
contre le froid même si aucun matériel de sécurité n’est obligatoire à
moins de 300 mètres du rivage. Jusqu’à 2 milles, une combinaison peut
remplacer le gilet de sauvetage si elle a une flottabilité positive et
protège au moins le torse et l’abdomen.
– Depuis 2008, vous êtes obligés de porter sur vous en permanence,
même de jour, une lampe torche étanche, ou de préférence une flashlight
étanche. Il vous permettra d’être plus rapidement retrouvé si vous
aviez des difficultés pour rejoindre le rivage à la tombée de la nuit.
Surtout ne quittez jamais votre embarcation en cas de difficulté
Vous risqueriez de ne pas être retrouvé.
Vous devez aussi respecter le Règlement pour prévenir les abordages.
– Dans certaines circonstances (chenaux, gros bateaux,…), vous n’avez
pas priorité, même à la voile (Voir page 42).
– Respectez les marquages de plage et les zones réservées à d’autres
usages.
– Comme tout navigateur, vous êtes d’abord tenu d’éviter une collision.
En cas d’accident, vous seriez fautif de ne rien avoir tenté pour l’éviter,
même si l’autre bateau aurait dû manoeuvrer.
Enfin rappelons que la navigation dans les ports et mouillages organisés est
normalement interdite en dehors des zones de passage permettant de vous
rendre de l’aire de mise à l’eau à la zone de navigation.
– 80 –
C-/ V.N.M. VEHICULES NAUTIQUES A MOTEUR
Scooters des mers
N’oubliez pas qu’un permis est obligatoire et qu’il doit être présenté pour
une location (et exigé par le loueur).
Dans les chenaux et dans la bande des 300 mètres du rivage, la vitesse
maximum est partout limitée à 5 noeuds.
La zone d’évolution commence au-delà de la bande des 300 mètres bien
qu’il vous soit conseillé d’évoluer beaucoup plus loin du rivage pour
éviter d’en gêner les usagers ; et elle s’étend jusqu’à 2 milles marins.
Portez un gilet de sauvetage de couleur vive, c’est obligatoire, et ayez
toujours le matériel de sécurité.
Respectez les chenaux prévus pour quitter ou rejoindre le rivage.
Respectez la priorité des voiliers et des bateaux à l’aviron.
Les règles de barre, auxquelles vous êtes soumis comme tout autre
bateau ou embarcation, vous font obligation de tout mettre en oeuvre
pour éviter les collisions, même si l’autre bateau aurait dû vous
éviter.
Vous n’êtes pas autorisés à naviguer de nuit
Il est interdit de naviguer hors compétitions officielles avec un
V.N.M. ayant subi des modifications par rapport au certificat
d’homologation. En utilisation normale, votre engin doit rester
conforme aux spécifications d’origine.
Le niveau sonore élevé provoqué par les scooters des mers (chocs
sur l’eau, bruit de cavitation et bruit du moteur) est très difficile
à supporter par les autres utilisateurs du littoral ; par temps
calme, ils sont audibles à de très grandes distances (plus d’un
mille) et le nombre de personnes importunées peut être élevé.
Efforcez-vous donc de vous éloigner du rivage (d’au moins 1/2
mille), à faible vitesse et en évitant les figures de style.
– 81 –
D-/ BATEAUX D’AVIRONS DE MER et KAYAKS
La Réglementation française considère dorénavant les bateaux d’avirons et
kayaks de mer auto-videurs comme des « navires », ayant le droit de
naviguer jusqu’à 6 milles d’un « abri » adapté à leur spécificité (crique,
plage, port, de la côte ou d’une île).
Les canoës, kayaks et yoles de mer non auto-videurs ne sont pas autorisés
à s’éloigner de plus de 2 milles d’un abri.
Une liste de matériel de sécurité est définie dans cette Division 240 pour
une navigation jusqu’à 2 milles (pack « basique »), et un matériel
complémentaire pour des navigations jusqu’à 6 milles (pack « côtier »).
Ces matériels de sécurité doivent être considérés comme le minimum
requis. (Voir Chapitres 1 « Sécurité » pages 10 à 15).
Des recommandations de compléments de sécurité, issues de l’expérience
et de la pratique, sont proposées par FPKM, Fédération de la Plaisance en
Kayak de Mer www.pagayeursmarins.org .
Par ailleurs, les consignes générales pour tous les navires sont à
appliquer :
· prise de météo avant de naviguer,
· information de personnes à terre de votre progression (surtout
pendant la navigation en cas de randonnée un peu longue, sur
plusieurs jours par exemple),
· utiliser des cartes marines, identifier la signalisation maritime
(balises, tourelles, bouées, …),
· respecter le Règlement International pour Prévenir les Abordages en
Mer (RIPAM), ou « règles de barre et de route »,
· naviguer en groupe de préférence,
· ne jamais quitter son embarcation en cas de difficultés.
1-/ Règles de navigation : règles de route applicables aux kayaks
– En route assurer une veille permanente et notamment vérifier qu’il n’y a
pas de route de collision avec tout autre navire quel qu’il soit, (relèvements à
intervalles réguliers).
– En cas de doute, et malgré la vitesse supérieure très probable de l’autre
navire, changer de cap pour éviter tout abordage. Manoeuvrer franchement
(variation de cap supérieure à 60°).
– Naviguer toujours en bordure des chenaux balisés. Pour traverser des
chenaux, les couper perpendiculairement et rapidement en vérifiant que cela
– 82 –
ne gêne pas d’autres navires. Au départ d’une plage comme à l’arrivée,
respecter le balisage en place.
– En cas de navigation par temps de brume ou brouillard, émettre un signal
sonore efficace à des intervalles ne dépassant pas deux minutes (corne,
sifflet à roulette, …).
– En cas de navigation nocturne, se signaler par une lampe torche ou un
fanal blanc.
– En cas de navigation en flottille, rester groupés à moins de 10 mètres l’un
de l’autre.
– Entre kayaks, le privilège tribord s’applique dans tous les cas, ainsi que le
privilège du rattrapé sur le rattrapant (angle arrière de 135°), comme le
croisement bâbord sur bâbord dans un face à face.
– Enfin n’oubliez jamais que vous êtes très bas sur l’eau et particulièrement
peu visibles. N’hésitez pas à vous signaler par tout moyen adéquat, sifflet,
miroir, torche,…)
Un autocollant indiquant les bases de la signalisation maritime et du RIPAM
pour les kayaks et les signaux entre kayaks est disponible auprès de la
FPKM, ainsi qu’un exposé détaillé explicatif. www.pagayeursmarins.org
2-/ Respect de l’Environnement
Les kayaks peuvent quasiment aborder en n’importe quel point d’un rivage
pour raisons diverses (casse-croûte, visite, halte de nuit, repos, incident, …),
à n’importe quelle heure et marée, et en toutes saisons.
Certaines zones étant protégées voire « interdites » réglementairement pour
des raisons de préservation de la faune et la flore, des recommandations sur
« Le bon usage des espaces naturels marins » sont proposées par
FPKM, Fédération de la Plaisance en Kayak de Mer.
Les conseils suivants permettent aux kayakistes de respecter le milieu marin
dans lequel ils évoluent et de vivre en harmonie avec les différents acteurs
de la mer et de la côte.
1) Règles à respecter :
● Préparez votre sortie en prenant connaissance :
– des règles en vigueur sur les sites que vous souhaitez fréquenter ;
contactez pour cela les autorités, mairies, capitaineries, ou les gestionnaires
d’espaces naturels et les associations spécialisées.
– de la météo (par tous moyens, journaux, radio, Internet…) et respectez les
règlements maritimes en vigueur.
– 83 –
– si vous pêchez, à la ligne ou en “ chasse sous-marine ”, ou si vous
ramassez des coquillages et crustacés, ou des algues, informez-vous des
réglementations en vigueur : conditions, lieux, tailles, quantités, et en
particulier interdictions de ramassage des variétés de coquillages
temporairement pollués donc toxiques.
Ne prélevez que ce qui vous paraît strictement nécessaire
● Comme tous les gens de mer :
– proposez votre aide à toute personne qui semble en difficulté. En
navigation, saluez les autres navigateurs, c’est une tradition du monde
maritime.
– en mer, dans les ports et les points de débarquement, respectez les autres
et leur domaine de vie, et soyez toujours courtois. Vous ignorez leur valeur,
leur expérience et leurs compétences qui pourraient vous surprendre.
● Transportez tout votre matériel dans votre kayak.
● Comportement envers la faune :
– Ne faites jamais halte sur des petits îlots, ou sur ceux qui abritent des
colonies d’oiseaux ou de phoques surtout en période de reproduction de
mars à fin août. A la côte, n’approchez pas les aires de nidification.
– Pour limiter le dérangement, évitez de vous approcher à moins de 100 m
des animaux. Gardez une attitude calme lors de votre passage. Réduisez
bruit et vitesse à leur proximité, mais sans excès, car surprendre les animaux
par une approche trop silencieuse peut être presque aussi néfaste que le
bruit. Ne jamais les encercler, les poursuivre, ou pointer votre étrave en leur
direction. Eloignez-vous si vous détectez des signes de nervosité ou de
panique : cris prolongés, piqués, agitation, manoeuvres de diversion. Pour
des raisons sanitaires, ne leur donnez pas de nourriture.
– En cas d’observations de la faune et de la flore peu courantes, de
problèmes environnementaux, ou plus simplement de questions liées à notre
environnement, rapprochez-vous des gestionnaires des côtes ou des
associations spécialisées. Vous participerez ainsi à la connaissance et à la
protection de l’environnement naturel.
● Comportement à terre :
– Suivant les situations respectez les propriétés privées.
– En tout temps, évitez d’allumer des feux libres. Pour cuisiner, suivant les
risques potentiels, utilisez des réchauds sous surveillance (sauf interdiction
locale saisonnière ou spécifique, y compris sur des plages).
– Ne lavez rien directement dans le plan d’eau. Le lavage se fait toujours à
terre avec un produit biodégradable, afin que le sol puisse jouer
normalement son rôle de filtre.
– Gérez vos conditionnements pour limiter vos déchets et emportez les.
– 84 –
– Ne laissez jamais rien sur les îles, sauf si elles sont habitées et équipées
de déchetteries et seulement en cas de nécessité.
– Contribuez à la propreté des lieux en ramassant les déchets trouvés
sur place et en les emmenant, selon vos capacités d’emport.
– Assurez-vous, en quittant le site de votre halte, de ne laisser aucune trace
de votre passage sur un espace fragile et sensible, particulièrement sur la
végétation.
● La discrétion tant visuelle que sonore sera toujours recherchée.
2) Particularités des Haltes de nuit :
Choisissez avec soin un secteur bien adapté, de préférence sur l’estran ou le
domaine public maritime. Si votre choix se porte sur un domaine privé
demandez préalablement l’autorisation et respectez les règles suivantes :
– le montage d’abris ne sera possible qu’entre le coucher du soleil ou au plus
tôt à 20 heures et le lever du soleil ou au plus tard à 9 heures du matin
– les abris sont montés pour une nuit seulement à chaque endroit et
démontés chaque matin.
– les abris, dont le nombre est limité à 6, sont constitués à votre choix d’un
sursac, d’un auvent ou d’une petite tente où l’on ne peut pas se tenir debout.
E-/ VOILIERS LEGERS ET PETITS PNEUMATIQUES
La réglementation de sécurité, vous considère comme des navires, relevant
des règles générales présentées au Chapitre 1, pages 7 à 14.
Les bateaux mis sur le marché depuis 1998 se sont vus attribuer une
catégorie de navigation européenne, en général C ou D.
Cette catégorie correspond aux conditions météo, vent et mer, que votre
bateau est conçu pour pouvoir affronter. (Rappel page 9)
Il est important de ne pas l’oublier pour éviter de se trouver en situation
périlleuse lorsque le temps dépasse les capacités du bateau.
Le matériel de sécurité obligatoire dépend du type de navigation effectuée,
basique, côtière ou hauturière. Le pack correspondant doit se trouver à bord.
Depuis 2008, toute embarcation doit être équipée soit d’une lampe torche
étanche soit, de préférence, d’une flash light qui peut être portée au bras.
– 85 –
Quelques conseils de sécurité doivent être respectés :
– Consultez la météo marine côtière avant toute sortie (affichage dans les
capitaineries et clubs, ou répondeurs téléphoniques) et surveillez
l’évolution du temps : risques d’orage, d’arrivée de mauvais temps. Le
vent est toujours un facteur d’accident, à la voile comme au moteur.
– Ayez toujours vos gilets de sauvetage à bord, portez-les le plus souvent
possible, et toujours par mauvais temps, pour les enfants ou personnes
qui seraient en difficulté si elles tombaient à la mer,
Soyez équipés contre le froid,
Ayez le matériel de sécurité à bord, amarré au bateau pour ne pas le
perdre en cas de chavirage.
– Méfiez-vous des vents de terre, que l’on sous-estime toujours, et qui
peuvent rendre le retour difficile.
– Demandez de l’aide avant d’être en danger,
– En cas de difficulté, n’abandonnez jamais votre embarcation,
Vos chances d’être retrouvé seraient sérieusement diminuées.
SKI NAUTIQUE
La présence de deux personnes à bord est obligatoire, le pilote, qui doit
être titulaire d’un titre de conduite (permis bateau) et une personne
pour surveiller les skieurs,
Ne skiez jamais dans la bande des 300 mètres ou dans des zones de
mouillage (la vitesse y est limitée à 5 noeuds et l’exercice y serait
difficile et dangereux pour vous !),
Comme les scooters des mers, pensez à la tranquillité des autres
(risques de collision, bruit, vagues) et efforcez vous de ne pas
pratiquer votre activité à moins d’un demi mille du rivage et de zones
habitées.
– 86 –
Chapitre 13 RESPONSABILITE DU CHEF DE BORD
Responsabilité civile
Le chef de bord et les chefs de quart, quelle que soit la taille de leur
bateau, peuvent voir leur responsabilité civile mise en cause en cas de
dommages causés à un tiers, que celui-ci fasse partie de l’équipage ou
non, même en l’absence de faute de leur part.
En effet, en matière de navigation, il est rare que les clauses de force
majeure soient admises par les tribunaux, le chef de bord d’un bateau de
plaisance ayant, comme tout capitaine de navire, l’obligation de prendre
en compte tous les aléas possibles, météorologiques notamment.
Responsabilité pénale
(Code disciplinaire et pénal de la Marine Marchande article 85)
La responsabilité pénale du chef de bord et des chefs de quart peut être
mise en cause, en cas d’infraction à la réglementation, notamment sur la
sécurité, mais aussi :
● En cas de mise en danger de la vie d’autrui par le chef de bord,
par les chefs de quart ou par toute personne assurant implicitement
ce rôle,
● En cas de refus de porter assistance à des personnes ou de
fuite après une collision,
● En cas de négligence du chef de bord ou des chefs de quart
dans l’exercice de leurs responsabilités.
Chapitre 14 ETIQUETTE NAVALE
L’étiquette navale, tradition héritée de la marine et du langage du XVIII°
siècle, constituait un ensemble de prescriptions simples et un code de civilité
destiné à faciliter la vie du bord et à la rendre plus agréable, en mer, sur rade
ou dans les ports.
Le Code des bonnes pratiques de l’UNAN poursuit largement les mêmes
objectifs et peut donc être considéré comme un « Manuel d’étiquette navale
du plaisancier contemporain ».
Certaines de ses rubriques, relatives au savoir-vivre et à la courtoisie,
ont déjà été largement traitées. Un point n’a pas encore été évoqué,
plus traditionnel, relatif aux pavillons et à leur usage.
– 87 –
Le Pavillon National
Lorsqu’on est à bord, il doit être porté du lever au coucher du soleil, les
dimanches et jours fériés, à l’entrée et la sortie des ports, à l’étranger, ou en
présence de la police maritime ou de navires de guerre français ou
étrangers.
Le pavillon national se porte :
– sur un mâtereau de poupe pour les sloops et bateaux à moteur,
(jamais sur un hauban, pataras),
– sur une drisse à l’extrémité de la corne de grand’voile pour les
sloops ou les côtres auriques,
– sur une drisse à l’extrémité de la corne d’artimon pour les yawls,
ketchs ou goélettes auriques.
Il doit être porté en berne (à mi-mât de pavillon) en cas de décès à bord ou
de deuil national.
La tradition impose qu’aucun autre pavillon ne soit porté si le pavillon
national n’est pas arboré.
En aucun cas un pavillon régional ne peut se substituer au pavillon national
ou être porté sans lui.
Pavillon de courtoisie à l’étranger
Il s’agit d’arborer le pavillon national du pays visité qui doit être d’une taille
inférieure à son propre pavillon national.
On le porte à tribord des barres de flèche basses (ou du mâtereau) quand
on se trouve dans des eaux étrangères, uniquement lorsque le pavillon
national est arboré (en pratique en permanence hors de France).
Guidon de club (triangulaire)
Il se porte normalement en tête de mât sur un bâton envoyé par une petite
drisse. Le guidon de club et son bâton ne font généralement pas bon
ménage avec les instruments de tête de mât et notamment les capteurs
d’anémomètre et de girouette électronique.
A l’étranger, où l’on arbore un pavillon de courtoisie, celui-ci ne doit pas être
placé à un niveau inférieur à tout autre pavillon. Si on souhaite porter son
guidon de club, celui-ci quittera donc la tête de mât pour s’installer dans les
barres de flèche bâbord.
Au delà de ce bref aperçu, de nombreux ouvrages vous donneront
davantage d’informations sur les autres usages (grand pavois,…).
Un plaisancier digne de ce nom veillera à ce que les pavillons et en
particulier le pavillon national soit propre, en bon état ; suffisamment
dimensionné et convenablement hissé.
– 88 –
Annexes
Checklist A : VERIFICATIONS A CHAQUE SORTIE
· Nombre de personnes à bord ne dépassant pas le maximum autorisé
(voir plaque signalétique du bateau),
· Connaissance par l’équipage de l’emplacement et du fonctionnement
des matériels de sécurité.
· Equipement personnel de chaque équipier (vêtements adaptés à toutes
les éventualités météo, médicaments personnels,…),
· Documents du bateau (acte de francisation, licence de station radio,
contrat d’assurance) et de l’équipage (carte d’identité ou passeport et
CRR (certificat de radiotéléphonie restreint) présents à bord.
· Niveau de carburant suffisant avec une marge de sécurité.
(La propreté du décanteur et des filtres doit être vérifiée fréquemment ;
faîtes-le systématiquement si vous n’êtes pas le seul utilisateur du
bateau),
· Vérifications du moteur :
– Niveaux d’huile et de liquide de refroidissement,
– Ouverture de la vanne d’eau de mer de refroidissement,
– Le circuit de recharge fonctionne-t-il ?
· Fermeture de toutes les autres vannes passe-coque,
· Fermeture du circuit de gaz,
· Batteries : niveau de charge (utiliser voltmètre ou pèse-acide),
· Circuits électriques : bon fonctionnement des circuits, feux de navigation
et éclairage,
· Matériel de sécurité présent à bord, en bon état et « à poste »,
· Instruments de navigation, cartes et documents nautiques présents à
bord et en état de marche,
· Fonctionnement de la VHF et essai éventuel,
· Les outils et matériel de rechange nécessaires pour les dépannages à
bord,
· Le bord est en ordre, chaque chose est à sa place et peut être trouvée
rapidement en cas de besoin.
– 89 –
Checklist B : VERIFICATIONS PERIODIQUES
M A T E R I E L D E S E C U R I T E
A bord, à poste, en état de fonctionnement et dont l’usage est indiqué aux équipiers.
Obligatoire (selon type de navigation) Nombre
à bord
Date de validité
Moyen de remonter à bord A poste ? Testé ?
Gilets de sauvetage (1 par personne ou enfant) Vérification de l’état
Bouée couronne avec source lumineuse A poste ? Age des piles
Harnais de sécurité (voiliers 1 par personne)
(Vedettes à moteur 1 par bateau) /
Radeau de survie Date limite de révision :
Pompes de cale Fonctionnent ?
Pinoches ou produits aptes à obturer voies d’eau En place ou à bord
Extincteurs ( Nbre selon moteurs et aménagements) Date de révision :
Feux de navigation, Corne de brume A bord, Fonctionnent ?
Miroir de signalisation A bord ?
Lampes torches étanches
Age des piles,
rechange
Dispositif de coupure d’allumage A bord, fonctionne ?
Fusées, feux à main, fumigènes Date péremption ?
Matériel médical selon navigation Date de péremption ?
Mouillage
(ancres, chaîne et câblot textile)
Poids et longueurs
adaptés ?
Aussières textiles A bord ?
Voiles de gros temps A bord ?
Rechanges divers et outils A bord ?
Recommandé
Perche IOR, projecteur étanche, flash-light,
bâtons cyalume, seau, couverture de survie A bord
Outils et pièces diverses moteur et gréement A bord
2ème mouillage, Voiles de gros temps A bord
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M A T E R I E L D E N A V I G A T I O N
Obligatoire (selon type de navigation effectué) Matériel vérifié
Cartes marines à jour des régions visitées A bord ? A jour ?
Documents décrivant le balisage, les règles de route A bord ?
Livre des Feux ? Annuaire des marées
(ou Almanach incluant règles de route et de sécurité, balisage, A bord ? A jour ?
Journal de bord A bord ?
Compas de route Eclairage ?
Compas de relèvement Eclairage?
Règle de navigation ou rapporteur
Sonde à main (recommandée même si vous avez un sondeur
électronique)
Loch Etalonné ?
Dispositif pour recevoir la météo (VHF, Navtex, récepteur) Fonctionne ?
Recommandé
VHF Fonctionnement vérifié
et mode d’emploi à bord
GPS (fixe et/ou portable de secours) Fonctionne ? Piles de
rechange pour le portable?
Sondeur à ultra-sons Fonctionnement ?
Compas de relèvement Fonctionnement ?
éclairage ?
Pilote automatique Testé ?
Jumelles et baromètre A bord ?
Balise 406 MHz
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EQUIPEMENTS DIVERS
PONT
Fixation des balcons, chandeliers et filières
Guindeau : fonctionnement
Lignes de vie : état et fixation
Gréement dormant : tension des haubans, freinage des ridoirs,
(goupilles, contre-écrous)
Gréement courant : drisses, écoutes, bosses : état, à poste
Voiles : état, à poste
Système de gouverne : safran, barre, bosses : jeu / débattement
et vérification du bon état
Feux de navigation : réglementaires, fonctionnement, autonomie,
ampoules de rechange.
MOTEUR
La révision annuelle (au nombre d’heures) a-t-elle été faite ?
Matériel de dépannage : livret d’entretien, outils, courroie, rotor de
pompe à eau, durites, réserve d’huile et de liquide de
refroidissement.
Les écrous ou vis de fixation des câbles électriques sont-ils bien
serrés ?
Les durites et leurs colliers de fixation sont-ils en bon état ?
COQUE
Passages de coque : état des vannes (corrosion, colliers de serrage,
démonter périodiquement les passe coques en bronze pour contrôler
leur degré de corrosion et de fragilisation par électrolyse)
Etat du circuit de gaz (changer les tuyauteries souples selon leur état
ou date de péremption).
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NOTES PERSONNELLES